Dans l'interminable nuit de ma vie
Je savoure la langueur de mon insomnie
Je contemple les nuages gris de ma mélancolie
Je compte les longs automnes de ma nostalgie
Je déguste le tic-tac monotone de mon ennui
J'attends patiemment le dénouement de ma survie
Seul avec ma solitude
Je me parle comme d'habitude
Et je n'entends pas ma voix
Je me perds dans les dédales de ma nuit
Où suis-je?
Je me cherche dans les méandres de l'inconnu
Mon image est une ombre
Je suis l'ombre de moi-même
Qui suis-je?
Glacial et indifférent envers la race humaine
Impitoyable et cruel envers moi-même
Je me blesse, je souffre, je saigne
Et j'adore ma douleur
Mes pensées sont plus obscures que le gouffre
Plus ténébreuses que la nuit
Plus amères que ma destinée
Plus aigres que ma vie
Suis-je venu trop tôt?
Suis-je venu trop tard?
Suis-je venu à temps?
Le temps m'est lourd et pesant
Il m'écrase comme du plomb
Il m'étouffe, je suffoque
Et j'adore ma douleur
Douleur ô douleur!
Déchire-moi!
Fais-moi jouir!
Qu'il me fait bon souffrir
Qu'il me fait bon périr
Qu'il me fait mal survivre
Chers endormis, mes chers ennemis
Vous qui chérissez tant cette vie
Où règnent le mal et l'hypocrisie
La bassesse et l'ignominie
N'ayez point pitié de l'être infâme que je suis
Jetez-moi aux orties
Telle est ma volonté
Couvrez-moi de ronces
Telle est mon espérance
Ne priez point pour mon âme
Je n'ai que faire de vos prières
De vos lamentations je n'ai cure
Ma noirceur est pure
Et ma nuit plus claire que vos jours
Prenez la splendeur, donnez-moi l'horreur
A vous la grandeur, Ã moi la douleur
Je vous laisse la lumière, rendez-moi ma noirceur
Prenez la vie, je prends la mort
Merci!
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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!