Je voudrais partir en blanc,
Dans la clarté opaline
D'un brumeux matin d'été,
Augure d'un jour brûlant
De vie et d'adrénaline,
Qu'en sombrant j'irai goûter.
Je voudrais partir en blanc,
Dans un éther de ouatine,
Havre d'insonorité,
Où s'estompent en feulant,
L'inhumanité féline
Et sa déshonnêteté.
Je voudrais partir en blanc,
Sans fard et sans brillantine,
Tête haute et loyauté,
CÅ“ur offert et bras ballant,
Jazz, Blues, Gospel en sourdine,
En bouche nulle âcreté.
Je voudrais partir en blanc,
Quand ma pensée orpheline
De mon vieux corps démâté,
Claquera en s'affalant
Dans cette bise alcaline
Qu'est l'oubli d'avoir été.
Je voudrais partir en blanc,
Sur un chemin de castine,
De montagne d'âpreté,
Dans un névé sur son flanc,
Sous le signe d'une ondine,
Vers un lieu de piété.
Je voudrais partir en blanc,
Comme page où se dessine
Un néant d'inanité,
Un bilan inexistant
D'une vie tout anodine,
Où je ne fus qu'invité.
Pour ne rien laisser en plan,
A plus rien je ne m'échine,
Je vis en sobriété,
De quelque boite en fer-blanc,
Et un peu d'eau cristalline,
Consommées à satiété.
Mais pourtant en m'attablant,
Je surprends ma tête encline,
A traquer sur le ticket,
D'achat de mon aliment,
Quelque promo pateline…
Illico à profiter !