Dans un monde malsain où sourire c’est pleurer
Faut savoir écouter ce qui ne s’entend pas
Avaler les pourquoi sans jamais demander
Marcher à reculons et périr pas à pas
Puis aimer ce qui tant nous fait peur
Toujours souffrir sans crier de douleur
Faut-il que l’on se perde en trouvant le chemin
Que l’on défasse, pour vivre, ce que l’on n’a pas fait
Humer l’odeur du souffre, jamais celle du jasmin
Et tenter de faire croire que le monde est parfait
Fouiller tout son passé, y trouver son futur
Surtout ne rien changer et nier que c’est dur
Que faire avec ce lourd et triste passé
Avide et sans cesse nourri du présent
Attendre un futur qui sera dépassé
Ou bien se morfondre et saisir le néant
Nature pleine de grâce, je voudrais respirer
Déchire la cuirasse qui me fait suffoquer
Et toi, ma mie, veux-tu clamer ta joie en mourrant de chagrin
Dire bonjour la vie en pensant au revoir
Garder pour toi l’ivraie et donner le bon grain
Te parer de couleurs tout en broyant du noir
Rien ne s’oppose à nos nuits tant on est tristes et malheureux
Un peu de jour au fond d’un puits est ce suffisant pour être heureux
Reprenons nos esprits et allons au combat
Soulevons les barrières de tous les interdits
Montrons-leur, torse nu, pour qui notre cœur bat
Puis marchons, arborant les portraits des maudits
Viens, allumons un grand feu avec toutes les armes
Et brûlons les tyrans qui arrachent nos larmes
Partons, tous deux, pour les monts ibériques
Pour y crier victoire du haut de l’Alhambra
Couper les ailes des vautours despotiques
Nous rassasier de paix et fleurir dans ses bras
Henry TENA GIL
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