L'hibiscus rougit de l'ardeur du soleil de midi Dans la forêt de la crête de Saint Joseph Les abeilles dès le matin sur le mahot en fleurs Réclament leurs festins Sucre et miel , rosée , larmes de pluie L'île à l'aube regarde danser le soleil radieux Dans la robe océane bleu émeraude Dans le madras , l'indigo d'un pagne , d'un caraco De dentelles fines , l'astre se fait fille Balaie les plages et les palmiers de ses rayons laiteux Baigne son feu , lave ses brûlures Jouant au grand seigneur se laisse enchanter de murmures Sauvages, d'accents colorés "ou conné pas moin oté " Des chansons d'alizé tresse ses cheveux d'or Il s'élance prend de la hauteur interpellé par de mélodieux sifflements Les oiseaux bélier , l'oiseau la vierge reine de Maïdo Avec le cardinal dans son royal manteau Se font les interprètes de moults concertos Plus au Sud , là ou la mer domine de ses vagues Use de ses rouleaux falaises , pics de basalte Creuse de ses vagues bleues foncé Jusqu'aux cornes de feu Laissant s'aplanir la lave qui agrandit l'île Ici dans la fureur de la mer L'astre exotique se cache dans les hauteurs Entre géraniums et champs de canne mapou Du haut de l'île , il devient observateur Teletave , la mer , ses vagues immaculées Son jupons de fleurs blanches D'écume et de sel qui murmure au ciel L'île , l'été austral , la plage idéale Il halète et roule dans la ravine sèche Les heures s'étirent en haut des sommets Dans ce coin de nature ou le temps semble s'arrêter L'étang salé lui manque La mer de l'Hermitage , rivages doux Baisers mouillés , spectacles permanents Le gouffre du souffleur , la grotte Saint Paul Le cimetière marin , les fantômes , les corsaires La Buse et ses forbans Il aime s'attarder sur la roche oiseaux pour voir l'île Se dévêtir dans sa lumière et s'allonger Face à l'océan , brune créole , impératrice chinoise Princesse indienne , sultane arabe , miss zoreille Malbaraise , femme de toutes races , toutes couleurs Mais femme offrant ses cheveux cocotiers , bananiers Filaos à ses caresses , à Neptune , aux vents australs Il aime... Il voudrait... Lui aussi faire une halte entre sable et flots Etre bon matelot Mais il ne peut maintenant Il faudra patienter Aube , crépuscule Courir , courir , se cacher derrière les nuages Jouer , se montrer , partir Naître , naître et encore mourir Jusqu'à la fin des temps Et de n'être d'une île qu'un passager amant Un voyageur solitaire Sans but , sans destination Il rêve d'une île qui lui appartiendrait vraiment Pour de vrai même un instant
Petits détails pour mieux comprendre Saint Joseph ville du Sud de l'île de la Réunion Tevelave village sur les hauteurs 900 m d’altitude environ Saint Paul ville plus au Nord , plus bas Mahot bois qui donne de jolies fleurs , plusieurs nuances , plusieurs couleurs Les réunionnais l'appelle aussi bois mackro (macro) car de son écorce on fait des liens pour Nouer les autres arbres en fagots ,donc ces congénères
ou conné pas moin oté " expression en français "tu ne connais rien de moi "
Piton Maïdo un lieu ou les gens aiment pique niquer quand dans les villes , il fait trop chaud
La grotte saint Paul , lieu ou les premiers qui découvrirent l'île s'abritèrent , cascade d'eau fraiche sur place accessible à tous
La Buse pirate connu dans l'île , sa tombe au cimetière marin de Saint paul
J'espère que je vous ai donner envie de découvrir cette île , mon île qui est aussi la vôtre
anonyme
Envoyé le : 8/6/2018 7:42
Re: Éternel voyageur
Une belle poésie qui trouve le chemin du cœur. Bisous.