Le temps pète et l'eau rage....
Aujourd’hui, plus qu’hier, j’attends que le soleil
Englué de coton au nuage pareil
Vienne, enfin, de ses rais réchauffer l’atmosphère
Sans chiner tant et plus de son gris caractère.
La faune semble triste et se terre et s’essuie
Pour avoir parcouru le terrain sous la pluie.
Dis-moi bien ! Preux Phébus, quand mourra la semaine
Sauras-tu surplomber un peu plus mon domaine ?
La plante que tu vois si frêle en mon jardin
T’attend comme on recherche un joyeux baladin
Pour égayer l’endroit où la foule déboule
D’un élan chantonnant qui entraîne et qui soule.
Le bois soudain moussu prépare la poussée
Du cèpe encor en terre et de robe troussée.
Juin verra, peut-être, apparaître en goguette
Sur les sentiers fleuris quelque jeune estafette.
Serais-je un fou pensant qui voudrait que le ciel
Soit un lieu bienveillant au pouvoir officiel
De semer du bonheur depuis sa ferme voute
Avec cette attention qui, sans fard, vous envoûte.
Dites moi, mes amis, que vous êtes partants
Pour dealer sans danger avec ces vrais marchands,
Ces gens bons sans calcul et surtout sans complexe
Qui vendent du soleil d’un air franc et perplexe.
Le Sénat surveillant ce commerce en trafic
Dressera des procès tel un bon porc-épic
Soumettant les tricheurs à sa fort juste amende
Voulant que sa mission trouve ici dividende.