On n'a pas remarqué qu'enfant, elle jetait ses poupées
Trouvant inutile et futile d'être une fille
Fallait-il qu'on devine que le manque de copines
Était ce monde choisi par l'enfant indécis
Qui était solitaire dans son monde imaginaire
Elle ne voulait pas dire qu'elle n'osait choisir
Une robe pour son corps qui ne voulait éclore
Et n'aima pas ses seins dicté par le destin
Elle les sentit un jour devenir bien trop lourds
Une fois sa mère la vit nue et sourit
Avec jalousie elle lui dit
Que l'homme qui l'épouserait saurait l'apprécier
Donc elle était faite pour se marier
Elle chercha l'orgasme dans les recoins de ses fantasmes
Mais avec son époux n'alla jamais jusqu'au bout
Un corps peut trahir sans avoir du plaisir
Car dans un ventre la vie prend place et grandit
Elle n'avait rien demandé juste essayé
De faire ce que voulait sa famille désignée
Au cours d'un repas elle cacha son embarras
Devant une femme qui enflamma son âme
Elles se regardèrent pudiquement yeux baissés
Et leurs mains se cherchèrent pour caresses esquivées
Alors elle comprit qu'il fallait qu'elle s'affirme
Comme étant androgyne et pouvait être lui
Aujourd'hui sans complexes et sans changer de sexe
Elle joue à la poupée avec son bébé
Lui met de beaux vêtements pour être une vraie Maman
C'est son petit bonhomme le reflet de son âme
Elle cache manque de confiance vers le monde de l'enfance
Aime à sa façon et avec affection
Cet enfant de sa chair qui lui est si cher
Oublie les préjugés qu'impose la société
Se sent décalée devant les mères attentionnées
Qui sont ramollies avec leurs tout petits
Le rejet d'une fibre maternelle est toujours en elle
Il a dû se fourvoyer vers des gênes de liberté
Et elle se sent bancale dans le monde parental
mais aujourd'hui
elle est le mari d'une femme très jolie
Et à son insu a prolongé la vie comme cela était écrit
pour la moitié de sa vie
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Geneviève