Plume d'or Inscrit le: 25/2/2012 De: Envois: 855 |
L'abattoir Tu vois, mon ange, toutes mes contradictions. Le jour je te crie « oui », la nuit je pleure ton nom. N’est-ce pas là , la marque d’une certaine réalité ? Qui donc peut se vanter d’être neutre et bien rangé ? Oui, bien sûr, il y a ceux qui ont abandonné, les fantômes automates d’une vie crayonnée à l’encre du désespoir. Hélas, il est trop tard pour la pitié. L’abattoir brille, je l’entends déjà baptisant ses cercueils ambulants, une pensée à ces personnes qui s’unissent aveuglément et qui, tout doucement, se laissent faner avec le temps. Et pourtant, voilà que je raisonne, moi aussi. Un duel au sommet entre ma tête et ma folie. Je n’entends que trop les beaux discours des savants, ceux qui soutiennent avec ardeur que la passion ne dure qu’un temps. Et qu’après la foudre, s’installe l’apaisement. Un cheminement nécessaire pour bâtir des projets, un voyage main dans la main avec sa bien-aimée. Regarder ensemble dans la même direction, vivre de silences et mourir de raison. Pourvu que la folie l’emporte ! Je ne veux pas d’une amitié, aussi forte soit-elle, pour éclairer mes journées ou habiller mon ciel. Je te veux, toi, mon amour, du réveil au sommeil, tel un vautour qui se délecte de ses rêves. Et sous les courbes du soleil, ouvrir les yeux en pleurant, cette vérité sur nos lèvres qui condamne les savants. Qu’ils me pardonnent de jouer à celui qui en sait plus qu’eux. Une seule différence nous sépare. Comment pourraient-ils sublimer leur savoir, sans jamais avoir croisé aucune perle rare ? « Toute attirance est chimique, l’amour n’est qu’une science. » : un récital pathétique dont j’excuse l’ignorance.
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