Quand les premiers brins de muguet fleurissent
Embaumant nos rues de leurs douces fragrances ,
Que les jardins s'ouvrent aux premières affluences
Mêlant jeunes amants aux bambins et nourrices,
Je retrouve dans mes songes la douce compagnie
De la Belle Cordière, Louise Labé ma tendre amie.
Des effluves des sens aux cœurs endoloris
La Poétesse qui les a tant chéris.
Remonter le temps se fait comme un galop de cheval,
Revenir à cet instant où tout semble idéal.
Près des bassins où les fontaines carillonnent
A de tendres sermons je m'abandonne.
Les sensations se font vertiges près de la Belle Louise,
Effleurer ses lèvres d'un baiser passionné sans s'effrayer
Du tendre fantôme, sans être Abélard et Héloïse
Se moquer de Pluton et des sombres Enfers.
Ainsi comme Orphée ramenant son Eurydice
Ma tendre passion m'offre les baisers de Louise,
Réchauffant son coeur du froid du tombeau,
Faisant tomber son suaire comme dernier oripeau.