Je vois pas mal d’esprits se perdre en leurs pensées
Recherchant tout le temps, mines embarrassées,
Quel profil adopter pour se montrer au monde
Usant, même abusant d’une sombre faconde.
Selon un sot principe auquel ils sont liés
Ils brassent des propos aux accents dépliés
Choquant, las, le candide apprenant le langage
Des gens moins ambitieux ayant peu de bagage.
En professeur de l’être, ils clament dans les cours
Que le savoir fait naître un ersatz de discours
Que le corbeau trompé aurait du bien attendre
Avant que de lâcher son fromage si tendre.
Je ne dis, pour autant, que ce sont des renards
Dont les bruits de caquet sont bien trop goguenards.
Je dis tout simplement que la bonne parole
Ne doit pas démolir le péquin dans son rôle.
Travaillez donc, gens bons, votre langue en palais
Puis passez sur vos seuils quelques coups de balais !
On ne perd pas la face à revoir son ouvrage
Mais pour ce résultat, il faut, las, du courage.
« Voilà qui est parlé pour toujours ne rien dire ! »
Me souffle un dur censeur qui m’enjoint sans maudire.
De ce trait je me blesse et vais tailler bavette
Avec mon Égérie auprès de la buvette.