Des rangs est sortie une strophe
Et me regarde d’un air gêné
Et me dit je ne peux continuer
À assister à cette catastrophe
Ta poésie n’est plus appréciée
Pourquoi ne cesses-tu pas d’écrire
En ce monde le pauvre est déprécié
Sa situation, on ne veut plus en entendre, ni en lire
Va change de ton, parle des fables de la forêt
Parle des jours heureux, parle des mille et une nuit
Parle des vers humides ou ceux colorés
Qui chassaient de la tête des princes, l’ennui
J’ai baissé la tête, je n’ai su que dire
Je savais que la strophe disait vrai
Que le pauvre vogue la mer et aille mourir
Que les fous envoient les enfants en mortelle virée
Que les arrogants écrivent leur faste en guise de souvenirs
Que les menteurs concoctent le périmé en frais
Qu’ai-je moi à voir, le pitre qui fait rire
Que j’écrive tout ça avec mon bout de craie
Voilà que de mon carnet sort un vers
Stop dit-il, n’écoute pas cette drôlesse
Même si on ne te lit pas, dénonce ce qui est amer
Offres-toi cette satisfaction en guise de caresse
Laisse voler ta poésie en l’air
Laisse ton cœur jouir de cette frêle tendresse
La strophe baissa la tête honteuse
De mon regard elle détourna les yeux
Elle réintégra les rangs de ses sœurs, furieuse
Bien que de ses yeux fusait l’air vieux
Le vers fit un pas de danse
Il venait de remporter une victoire
En cette vie quoi qu’on dise, quoi qu’on pense
Seul Dieu détient le véritable savoir
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