Au petit jour,
las de mes os qui crépitent
et de mes muscles qui tanguent,
j’ai eu l’envie de prendre ma barque
et mes rames
cap vers le terroir de l’immensité.
Je savourais la berceuse
dont les vagues me nourrissaient,
quand subtilement la grisaille
s’est installée, me laissant sous
un ciel ombragé et mystérieux.
Puis, sans plus de cérémonie,
Insolentes et indociles,
Des Ă©clairs rutilantes
se sont mises Ă darder les flots.
c’est dans ce spectacle d’artifices
que j’ai décelé un fil stellaire
auquel je me suis accroché
comme au dernier souffle de ma vie.
Dans ma grande naïveté
malgré mon âge avancé
Je me suis laissé emporté
Aux confins de l’univers.
C’est là que j’ai découvert
Les rouages de mon existence
De mon corps et de mon âme
Que j’ai inspiré comme un nouveau-né
Toutes les facettes de l’humanité.
Celles que j’avais perdu
Dans les méandres des années
Celles dont je rĂŞvais de retrouver
Sans trop m’y attarder.
Depuis, la mer est redevenue calme
mes vieux os sont devenus solides comme le roc
mes muscles aussi souples qu’un guépard.
Ah! Je vous dis chers amis,
prenez un billet vert vers l’immensité
sais-t-on ce que vous y trouverez?
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sylvianni