Il est une sentence Un serment majeur Que le temps étonné de sa propre langueur Distille patiemment au coeur des heliotropes C est le vin puisé dans la chair du silence, conque marine où boit la femme bleue, étonnée d être ce chant, cette trame d oiseaux lyre et d alizés vainqueurs. Ta main Se posera t elle Sur ma peau mimosas, Tes lèvres mangées deux fois Diront elles Le doux, le frais, L inhumain baiser, Le chant des parturientes Et la clameur des bles ? OU continuant ta route, Astre inachevé, Iras tu féconder Les vastes alicantes, Troupeau d ondes indociles, Et qui se meurent À l ombre d un coeur mort Du fastueux souvenir De leur dernier baiser? Il est une chanson Emmanchee d azur Siderales langueurs, Que le poète étonné D être encore attelé aux divines sueurs, Entonne à pleins poumons, Adoucissant la rime noire des pâles heliotropes, La complainte marine du brave Robinson. Robinson tricote Des bananes Sous les palétuviers Les sauvages sont armés. Ils attendent La mer, Doucement se balancent, Reprennent en choeur Le chant des baleiniers. Les baleines sont mortes Sous les palétuviers. Robinson Robinson Chante nous la chanson tatouée Chante nous la baleine Sous les alizés , Bouffeuse d azur et de noyés muets, Chante nous la banane morte Ployant comme une femme Les lourdes branches des palétuviers