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Le miroir

Miroir, lu souris au visage du temps,
Chaque matin coiffant ses cheveux d'or,
Que sur sa beauté vous soyez d'accord,
Cette femme t'interroge souvent.

Pour plaire à l'élu de son cœur,
Elle se voudrait sur un piédestal,
Sous l'aspect d'une déesse fatale,
Devant toi passerait combien d'heures ?

Du cygne prendrait son apparence,
Aussi majestueux qu 'il fût,
Dans l'eau de la source, nue
Prendrait un bain de jouvence.

Telle une rose en ce jardin,
Dans ce monde, douce et parfumée,
Au matin fraîche de rosée,
Avoir une peau de satin.

Elle ira se pencher dans l'onde,
Se mirant pour être bien certaine,
Qu'entre toutes elle soit souveraine,
Craignant d'être nommée seconde.

Miroir, tu ne tiens tes promesses,
Est-elle ainsi qu'Aphrodite,
Aussi jolie que vous le dites ?
Avoue sans que tu ne la blesses.

Martine & Maurice