Ils manient avec grâce la plume,
Ils font lentement l'abandon
D'un instant du papier et l'ordi s'allume,
Leurs écrits prêts, lancent la connexion,
Élégants comme Céladon,
Agiles comme Scaramouche,
En poème, en prose, en chanson,
A la fin de leurs envois, ils touchent.
Ils auraient bien dû rester sans volume,
Car je ne sais par quelle lecture débuter, fripons?
Poème d'amour, avec joie, poème triste, avec amertume?
Mon coeur hésite, il faut prendre une décision,
Les partages s'enchaînent, clics donc!
Leurs pointes voltigent... Font mouche!
Décidément... C'est au plus profond,
Qu'Ã la fin de leurs envois, ils touchent.
Chacun leur tour, Ils parfument, par milliers
D'envois sur le site, leurs productions,
Ô poètes, poétesses, mon coeur s'essoufle, pitié!
-Tac! Je lis un titre dont
Son sens de l'humour me fait don,
J'ouvre la page, -je me tais. ..
Je savoure les mots... Pardon, chut! c'est si bon.
Car à chaque fois, à la fin de vos envois, vous touchez.
Texte original :
Je jette avec grâce mon feutre,
Je fais lentement l'abandon
Du grand manteau qui me calfeutre,
Et je tire mon espadon;
Élégant comme Céladon,
Agile comme Scaramouche,
Je vous préviens, cher Mirmidon,
Qu'Ã la fin de l'envoi, je touche!
Premier engagement de fer.
Vous auriez bien dû rester neutre;
Où vais-je vous larder, dindon?...
Dans le flanc, sous votre maheutre?...
Au coeur, sous votre bleu cordon?...
- Les coquilles tintent, ding-don!
Ma pointe voltige: une mouche!
Décidément... c'est au bedon,
Qu'Ã la fin de l'envoi, je touche.
Il me manque une rime en eutre...
Vous rompez, plus blanc qu'amidon?
C'est pour me fournir le mot pleutre!
- Tac! je pare la pointe dont
Vous espériez me faire don: -
J'ouvre la ligne, - je la bouche...
Tiens bien ta broche, Laridon!
A la fin de l'envoi, je touche.
Edmond Rostand
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Écris encore, écris toujours et gave toi de plaisir à le faire comme à en apporter à celles, ceux qui te lisent. P. (B)