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Maisons Bourgeoises
Dans un parfum trop lourd,
Calfeutrées de rideaux de velours,
Dans ces sombres demeures
Flottait une drôle d'odeur.
Odeur de renfermé,
Et de cire mélangés.
On ne pouvait y pénétrer,
Sans y être annoncé.
Dans le vestibule au parterre marbré,
Le valet nous jetait un regard indiscret
Il régnait dans l'atmosphère,
D'impressionnants mystères.
Ces gens de la haute bourgeoisie,
Visage enlaidi par tant de courtoisie
Menaient une vie austère
Pareille à celle d'un monastère.
Leurs enfants qu'une gouvernante
Dirigeait d'une main fervente,
Par tant de rigueur menés
Ne savaient pas jouer.
Ces bourgeois hostiles au monde extérieur,
A ce monde beaucoup trop rieur.
Eux qui vivaient dans la rigidité
Des principes dès leur enfance inculqués.
Dans une alcôve,
Tapissée de mauve,
Des secrets étaient confiés
A voix feutrées
Dont personne ne prenaient connaissance,
Respectant l'esprit religieux de leur existence.
Rien de ses conversations animées
Entre les murs ne devait filtrer.
Elles venaient de cette demeure,
Et restaient à l'intérieur.
Ces gens de maison, muets
Que l'on voyait discrètement se faufiler
Appartenaient à ces familles aisées
Et leur étaient complètement dévoués.
Chez ces gens irréprochables,
L'air était irrespirable.
Leur sourire pincé
Faisait preuve de sévérité.
Tout prenait une autre dimension
Et dégageait une étrange sensation,
Derrière cette grande délicatesse,
Se cachait leur gentillesse.
Martine & Maurice
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