Parlons peu, parlons bien...
Fallait-il qu’en ces lieux je parle de la chose
Sans plus me questionner, alors qu’ici je l’ose ?
« Surtout ! » Me dit un ange en me tâtant le pouls.
« Il te faut, par ce biais, disserter sur les poux. »
En ces jours, le journal de l’instinct nous révèle
Qu’il en fut des goujats et des sots à la pelle.
Je m’en vais de ce pas vous tracer le portrait
De ces êtres bestiaux méritant pareil trait.
Ces pervers, malotrus, succombant à l’envie
Blessaient fort, par leur geste, un tendron pour la vie.
Plutôt que d’honorer, ces mâles sans jugeote
Ecoutaient leur instinct qui donne la bougeotte
A leur main baladeuse, oubliant tout le mal
Qui se fait ressentir par toucher animal.
Leur cœur trop descendu jusqu’au bas de leur ventre
Devenait, pour un temps, un sensible épicentre.
Les glabres ou velus d’un ours avaient le flair
Reniflant les parfums de la femme dans l’air.
Bien souvent grassouillets ils portaient la brioche
Comme un vil kangourou qui trimballe sa poche.
Et la proie engoncée ignorant son bon droit
N’avait plus les bons mots contre ce maladroit.
Lors, elle succombait, hélas, en l’antichambre
Où le mâle, en son rut, faisait cerf qui se cambre.
Dans cet échange ignoble il n’était point de joie
Car le chemin choisi n’était que triste voie.
A l’inverse il existe encor des troubadours
Qui chantent, tard le soir, sous balcons leurs amours
En faisant de leur air un élan romantique,
De plus sage savoir pourvu de sémantique.