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Expéditeur Conversation
celineb
Envoyé le :  2/11/2017 7:36
Plume de platine
Inscrit le: 8/4/2017
De: Hauts-de-France
Envois: 4455
Carcéral [Nouvelle]
Carcéral


           Fleurs. Je ne vois que des fleurs. Par le carreau cassé de la fenêtre, je distingue des fleurs, mais pas d’herbe alentour, ni d’arbre, ni de route.

           C’est le premier étage sans doute, je n’en sais rien, je crois, je ne suis pas très loin du sol en contrebas.

           Dans la pièce où je vis, il n’y a rien aux murs, juste quelques lézardes déposées par le temps, comme par mégarde, un lit, une table, pas de chaise.

           Mais le plus important, c’est la porte. On m’apporte à manger à heures régulières, je pense, car je n’ai jamais faim. Je ne vois personne, une main gantée qui pose le plateau, me repousse brutalement si j’approche, et cette tête sombre, cagoulée, que j’entrevois à peine, depuis le début.

           Le début. C’était il y a longtemps. Un siècle, un mois, que sais-je ? Comment compter les jours, comment deviner l’heure quand on n’a pas de montre, qu’il ne reste plus rien, qu’une ombre qui avance avec le jour qui passe.

           On doit m’avoir drogué, je ne sais plus très bien qui je suis, qui j’étais. Tout est si flou, comme un rêve éveillé. J’ai hurlé au début, je crois. J’avais mal à la gorge à force d’appeler. On m’a laissé crier. Et cela m’a passé.

           Tiens, voilà mon gardien, mon infirmier, mon ange gardien, c’est au choix. L’heure de la soupe au valium. Bientôt le gros dodo, groggy, K.O., bonne nuit les petits. Le mur en face de moi porte encore la trace de l’écuelle que je lui envoyais régulièrement. J’ai dû perdre dix kilos. Je me révoltais au commencement. Puis cela s’est passé aussi.

           J’avale mon dîner. Cette fois-ci, c’était un bâton qui me tenait à distance de la porte. Ils se donnent beaucoup de mal pour rien. Plus envie de m’enfuir, de me battre. Je ne dirais pas que je suis bien, que tout va bien, mais enfin, avec le temps, on s’habitue à tout. Surtout avec beaucoup de valium dans la sou-soupe.

          Bon, je vais aller me coucher, pas la peine d’attendre de tomber par terre sous l’effet de la drogue. J’ai un mauvais goût dans la bouche, il ne doit pas y avoir que des calmants dans le potage.

           C’est bizarre, cette expression « des calmants dans le potage », ça me fait penser à quelque chose, un livre, du papier, encre fraîche, rotatives qui tournent, rédac’ chef, je m’endors, dommage, j’ai oublié. Tout est noir.

           Il fait jour, je me réveille comme tous les matins, pas besoin de sonnerie. Le reflet fidèle sur le mur est toujours là, il avance ou il recule, quelle importance. Le petit déjeuner aussi est là. C’est la routine à la gargote. Je ris mais en fait, ça ne va pas. Je me rappelle mes idées d’hier soir. Hier soir ? Oui, il me semble. Je pensais à des calmants, à du potage. Des âneries sans importance. Mais pourquoi ces âneries m’inquiètent-elles ainsi ? Qu’est-ce qu’elles réveillent en moi ?



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