Heureux Robinson sur son ile du Pacifique , Il n'envierait pas ceux qui ont le destin tragique D'échouer dans nos villes sur des iles de cartons Ignorés dans leurs solitude par tous les piétons .
Posés sur le bitume comme ilot de fortune , Du papier journal pour prévenir les grands froids Nos Robinsons épuisés toujours aux abois Des colères de Neptune qui s'ajoutent à leurs infortunes.
Accrochés à ce récif de carton ils s'endorment Jusqu'à devenir invisible dans nos villes , Qui se rappellent que nos Robinsons sont des hommes, Qui s'arrêtera pour leurs offrir une sébile.
Voilà le triste destin de ceux qui ont raté leur train , Des naufragés involontaires des plans sociaux , Sur leurs iles de cartons ils comptent les godillots Qui vont et viennent autour d'eux du soir au matin.