Conte des Abîmes.
Cette nuit bercera deux flammes enlacées
Assoupies sur cette épitaphe, apaisées.
Un ange déchu touchera nos âmes
Quand les pensées seront floraisons funèbres.
Les saisons alors sur le gouffre souffleront.
Parfois un spectre malicieux les caresse.
Le temps reste aveugle, le ciel sourd
Nos plumes lourdes reposent ici,
Pierres tombales, bâtisses d'une autre ère.
Un vent mortuaire m'aspire en son âtre
Les eaux se glacent, le vide se penche
Le chêne millénaire se couche, l'orage fait rage.
Noirs pégases et corbeaux blancs entrelacés
Déploient leurs ailes dorées. Lilith
Brandit au ciel ces monolithes.
Une rose diaphane s'étiole sur la voûte étoilée,
Par son cœur voile la lune pour les amants damnés.
Charme t-elle le maudit, ce géant de larmes
A rêver éternellement cette vie, infortune?
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