résumé
en ce temps souillé mouillé
la parole devient rouillée
lovée dans le lit douillet
la pensée rêve d'être fouillée
la poésie qui a tant été touillée
attend le dire brouillé
la muse de rage s'est zigouillée
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Coupez la tête qui pense
Laissez la pondre sur le côté
Vendez le gosse qui tète
Et faites de sa mère une esclave
Rien n’a été laissé en suspense
Satan ses ordres sont bien notés
La folie réagit telle une bête
Elle dirige l’ignorant et en fait un brave
Le vrai brave les mains tendues
Au bout de ses bras
Réfléchit avec ses yeux en larmes
Et ses oreilles voient ce que ses yeux
Ne veulent plus entendre
En ce temps de dignité vendue
En ce temps du sautillement des rats
Les singes bombent le torse et crament
Le lion abaissé, malade, se faisant vieux
Fait le clodo dans ce monde du tout à vendre
Le sage lit ce qu’il n’a pas dit, ni écrit
Sa plume s’est brisée de la dureté de l’encre
Et les lettres tourbillonnent sur la feuille
Et entament la chanson du tout va bien
Le poète tel un mendiant cherche sa poésie
Car en pleine mer, un bateau a perdu son ancre
Et le roi borgne se prépare à ouvrir son œil
Pour bien voir ce que Satan tient dans sa main
Les gamins jouent au ballon avec la tête de l’égorgé
Et les malades mentaux applaudissent le jeu de jambes
Les crieurs aveugles de leurs haut-voix en fer forgé
Crient en chaleur, tournoient et dansent la trombe
Les oiseaux dans le ciel ne volent plus
Ils mâchouillent des pans de nuages
Ils crachouillent ce qui ressemble à un pu
Sur ces tours qui leur volent leur paysage
Raconte et pleure ton saoul et tes soucis
Ceux qui t’écoutent vomiront ce qu’ils ont ingurgité
Tu ne toucheras de ta misère, ni ceux-là ni ceux-ci
Car ils sont fiers et heureux de ce qu’ils ont hérité
Regarde aussi haut vers beauté des cieux
Tu verras que les saisons ont déserté leurs banquettes
Elles ne trouvent plus de tour, ni le lieu
Pour jouer leurs rôles et semer joie et fête
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