Oui, le mauvais temps dehors, puis on rentrait de l'école où parfois, il faisait un peu froid dans les classes aux plafonds si hauts.
A notre arrivée, le poêle ou l'âtre ronronnaient avec à leur pieds le chat qui se faisait rôtir.... cela sentait la cuisine mijotée des heures et la pâtisserie simple, mais saine (car les tartes aux pommes, les crêpes ou les gaufres coûtaient moins cher à faire qu'acheter de la viande, et cela constituait un repas de fête pour les enfants..... l'ingéniosité des parents à faire passer toutes ces choses....) on faisait ses devoirs à la table commune (pour ceux qui étaient encore à l'école quand j'y étais), avant le repas en commun. On avait une aide extérieure pour le ménage, la lessive et la cuisine, car les parents étaient toujours au travail avec les aînés, à la culture maraîchère ou à la vente sur les marchés (la lessiveuse bouillait tous les jours sur un gaz au sol pour le linge de travail). Le dimanche après le marché et le repas, c'était jeux de société (ah, le nain jaune et les sept familles), l'écoute des matchs de foot à la radio ou parfois quand il faisait beau une partie de pêche.
Vie simple, mais où on devait inventer nos jeux et ne pas seulement consommer passivement du tout préparé. on faisait des chariots roulant sur des roues de patins à roulette, des cerfs volants, des pliages de papiers... plein de choses... on lisait beaucoup aussi et on ne s'ennuyait JAMAIS, aussi extraordinaire que cela puisse paraître.
Quand même, on n'a pas regretté de voir le lavabo ou le baquet étamé pour le bain et les toilettes extérieures (été comme hiver), remplacés par une salle de bain.
Il y a eu des progrès indiscutables sur le plan du confort et du fonctionnement, surtout pour des personnes très occupées comme mes parents et mes frères aînés qui travaillaient très dur, mais je crois qu'il y a eu aussi des pertes plus subtiles qui se manifestent maintenant par des choses moins réjouissantes.
Merci de nous avoir rappelé tous ces souvenirs de chaleur, d'amitié, d'entraide, de solidarité, qui se sont effilochés avec le temps.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)