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     Echanges poĂ©tiques Noel-Opan/Keraban, automne 2017
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Expéditeur Conversation
keraban
Envoyé le :  10/10/2017 15:35
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 15/11/2007
De: La Corrèze du sud
Envois: 11073
Echanges poétiques Noel-Opan/Keraban, automne 2017
Echanges poétiques Noel-Opan/Keraban, automne 2017

Antoine 9/9/2017 1:09
Succombez donc aux Ă©clats de l'eau bue...

Voulez-vous tout savoir sur le fond de mes ruses
Du penser raffiné dont les voix sont confuses ?
Je m'en vais, de ce pas, vous dévoiler les lois
Qui sont au fondement de mes Ă©clats gaulois.

Certains sont impatients de découvrir la place
Qu’occupe mon humour avec autant d’audace.
Nul ne peut me blâmer de tout faire pour le mieux
Afin de divertir toujours les moins sérieux.

Lorsque les érudits dégustent dans mes termes
Le pigment savoureux des mots dits, les plus fermes,
Je vois dans ces jalons que je pose en chemin
Des pions bien agencés pour drôle parchemin.

Prenez le microscope et déchiffrez la rime
Qui se veut, avant tout, bien modeste et sans frime.
Puis d’un juste examen déclarez innocent
Ce qui paraît, sans fard, en discours éloquent.

Faut-il que mes brocards soient vus plein d’arrogance
Encline à chiffonner des gens sans résonance,
Se croyant ajustés par le fût d’un canon
Qui n’offre pas à boire à leur maigre fanon.

Alors, en compassion, je vous dis l’artifice
Qui préside à mon art en faisant sacrifice
D’une sainte sagesse ou d’un gentil égard
Qui suscite amitié et humide regard.

Si vous pleurez, ma foi, faîtes le par estime
En riant sans calcul pour le prix d’un centime.
Car la ride s’en va quand l’humour fait effet
En ôtant le sérieux du dessus du buffet.

Vous qui voyez en moi un ĂŞtre charitable
Venez donc vous asseoir tous autour de ma table
Pour échanger, sans peur, d’un discours fort disert ;
Puis soyez bon croyant prêchant dans le désert.

Et si jamais une âme était soudain bilieuse
Malgré la bonne ambiance en mine religieuse
Faites cesser son mal en la priant d’avoir
Le sang bien plus serein auprès de l’abreuvoir.



Bruno 9/9/2017 12:02
Sur ton invitation

Sur ton invitation qu'on ne peut plus affable
Je viendrai sans tarder m'asseoir Ă  cette table
OĂą tu me montreras comment compter les pieds
Tant on me raille encor pour mes vers estropiés.
Fais le sans te moquer, tu seras bien aimable

C'est surtout mes rondeaux que l'on dit critiquables
Pour cette forme aussi, te sachant imbattable
Je suivrai tes conseils, venant pour travailler
Sur ton invitation

J'ai fait beaucoup d'efforts, ce n'est pas une fable
Mais, sentant le besoin d'une main secourable
J'accepte avec plaisir de ton art m’imprégner.
Sans atteindre Villon, ni Ronsard, ni Chénier
Peut-être deviendrai-je un poète acceptable
Sur ton invitation



Antoine 9/9/2017 14:43
Le rondeau qui dit tout avec pudeur.

L’ombre hélas, sur la terre, oppose à la lumière
Ses effets sans chaleur, sa peine coutumière !
Tu demeures, malgré ce, un jalon de l’avis
Et soutiens chaudement tout ardent vis-à-vis 
Qui te tend, sans calcul, une main singulière.

Je suis ici sensible à ton humble prière
Que je veux par ce pli de ligne régulière
Compter si tous tes pieds suivent mon préavis.
L’ombre hélas, sur la terre,

Efface les bienfaits de la belle infirmière
Qui sait soigner les mots, ceux de notre Molière
Nous ayant, si souvent, rendus tous fort ravis.
Tu as bien, cher Bruno, ces concepts asservis
Et ainsi supplanté d’une allure peu fière
L’ombre hélas, sur la terre !



Bruno 10/9/2017 8:08
Ah ! Si je m'attendais

Ah ! Si je m'attendais à tel apprentissage
Par le poète Antoine : un maître, un sauvetage
DĂ©jĂ  je fais tout seul le compte de mes pieds
Et pour mes plus beaux vers je n'ai qu'Ă  recopier
Au point qu'hier il m'ait dit : « t'es moins nul que l'ombrage »

C'est encor en rondeau, je le dis sans ambages,
OĂą j'ai beaucoup de mal, j'Ă©cris, j'efface... je nage.
LĂ  aussi, pour m'aider, il m'offre le papier
Ah ! Si je m'attendais !

Mais quand même, c'est lui qui déchire mes pages
Qu'il ait tort ou raison, j'y trouve un avantage
Car il m'a proposé d'être son équipier
Depuis je suis heureux et fier comme un pompier
D'être académicien et poète avant l'âge
Ah ! Si je m'attendais !



Antoine 10/9/2017 11:29
Si l'heur m'étais conté..

Si l’heur m’était conté il aurait cette forme
De rondeau ficelé tout en pli qui transforme
Un être fort candide en fidèle larron !
Sans se montrer trop fier, surtout pas fanfaron
Il suffit pour cela d’un courrier dit conforme.

« Il faut s’attendre à tout d’un cœur qu’on dit énorme ! »
Je le savais déjà car j’en vois de difforme
DĂ©bordant de passion et toujours gai luron !
Si l’heur m’était conté

Il dirait qu’en ce lieu l’on vit naître une norme
Permettant qu’en doux plis, sous couvert de réforme,
On y voit converser comme deux vieux barons
Deux sincères Messieurs s’exprimant sans jurons.
Je sourirais toujours sans que l’heur ne m’endorme
Si l’heur m’était conté !



Bruno 11/9/2017 6:40
Une précieuse plume...

Avecque l'heur d'hui, cette précieuse plume
Convenable Ă  mon rang qu'on voit Ă  l'habit vert,
Venir dire bonjour au Maître es arts trouvères
En cet accoutrement, ma foi, n'est pas coutume.

Aussi bien, mon ami, ce fardeau, je l'assume.
Vous mandates pour moi le fauteuil de Molière ?
Et ci-fait, je l'obtins ; adieu, diable vauvert !
Tout est bien mais l'épée ? le fil est à l'enclume.

On me dit immortel de si tôt ? je m'enrhume !
M'enfermerais-je à vie dedans un dictionnaire ?
« Fi ! dirait Paul Verlaine, de l'éternel hiver,
En vie voulons les voir, camarde et vers posthumes. »

Vous voyez cher ami, reste encor de la brume
Dessous cette coupole, et si peu d'infirmières
Et femmes dans le vent. Sans elles ? Oh oui, galère !
Et Musset ? devinez : « tu la hais, tu la fumes. »



Antoine 11/9/2017 10:15
Demande de conseils au professeur de l'ĂŞtre

Dis moi l’ami si ton adresse
Révèle un nid où tout sautille
Sans béquille,
Lorsque le soir, dans la charmille,
Le long trille
Montre l’oiselle en allégresse ?

Et puis ton lit oĂą tout repose,
Est-il couvert de cette couette
Fort douillette
Qui peut celer la mine en fĂŞte
Mais muette
De ta compagne aimant la chose ?

Lorsque survient en ta pupille, 
Sans prévenir, cette étincelle
Pour la belle
Est-ce que l'heur de jouvencelle
Qui chancelle
La fait sortir de sa coquille ?

Quand, Ă  l'alcĂ´ve encor humide,
Parvient le son d’un long murmure
Qui perdure
Est-ce le chant de la ramure
Qui augure
Qu’un rossignol n'est plus timide?

Tu sais si bien parler des choses
Pour attirer ces pauvres d’âmes
Qui se pâment
En t’écoutant dire tes gammes
Chaudes flammes
Qui sont selon, en vers ou proses.

Vois-tu l’ami ce qui m’inquiète ?
C’est qu’imitant ton attitude,
Sans Ă©tude,
Je pars souvent dans l’inquiétude,
Aptitude
A faire fuir toute conquĂŞte.

Conseille moi donc sans préface
Raconte aussi quelque finesse
De jeunesse
OĂą tu faisais souvent promesse
Sans grand-messe
Sachant ne pas perdre la face.

Et si jamais une compagne
Veut bien me faire une risette
De lisette
Je lui ferai pour mets de fĂŞte
Qui s’y prête
Un long dîner avec Champagne.



Bruno 12/9/2017 11:11
Conseil au poète cadurcien

Tu veux un conseil du poète ?
Mon Dieu l'ami que tu es bĂŞte
Elle est du ressort du prophète
La femme
La jolie fille, la belle dame
Elle qui te vrille la tĂŞte

Mets-toi tout nu, en salopette
En treillis, en short, en jaquette
Trois fois sur quatre, elle te jette
La femme
Devant elle tu pèses un gramme
Non, même pas, un psychogrâme

Tu voudrais faire sa conquĂŞte
Alors que t'es toujours pompette
Elle te laisse Ă  la moquette
La femme
Et tu te traînes, et puis tu rames
Pour attraper le dernier tram

Rappelle-toi la sous-préfète
Que t'avais draguée à la fête
Elle t'as largué, à perpète
La femme
Tu n'Ă©tais qu'un soldat sans arme
Un poète lotois sans charme

Le soir mets-toi la braise en tĂŞte
Et rase près tes rouflaquettes
Avant qu'elle entre sous ta couette
La femme
Tu verras que son cœur s'enflamme
Est-ce bien ça que tu réclames ?

(Conseil gratuit pour toi)



Antoine 12/9/2017 18:08
Repassez donc ce pli dont " le fil est Ă©pais"...

Vous mîtes, Cher Ami, dans vos mots tant de verve 
Que les gens à l’écoute en restèrent pantois.
Leurs postures, dûment, se mirent en réserve
Attendant patiemment les flots de nos patois.

Au début de l’affaire, en première origine,
Il fut, ma foi, question de vous attribuer
Quelque place au pinacle, Ă©ternelle vitrine
Qui permet au fervent de se désembuer.

Nul n’est dupe en ces lieux où tout sert la nature
Où le cœur, seulement, a le droit au discours.
L’échange de nos plis, de sincère facture,
Doit permettre Ă  chacun un fort sage concours.

Dans votre dernier pli chargé de vigilance
Vous m’exposez surtout des conseils bien fameux,
Au point que, tout soudain, piqué par cette lance
Je me suis présenté dans un site fumeux.

N’en déplaise au cénacle établi dans ce cercle
Cet univers cité peut avoir des atouts.
Les lauriers employés font sauter le couvercle
Tant la sauce explosive agresse les faitouts.

Me voici votre élève, attentif à la science
Qui permet le succès à tout bon libertin !
Je vous sais gré, Mon Cher, d’éveiller ma conscience
Et vous dis d’accepter ce coup de Chambertin !



Bruno 13/9/2017 11:23
Et maintenant buvons

J'ai compris ta requĂŞte, ami, et j'en fais cas
Me trouvant gratifié de si haute confiance
Ai composé dans l'heure un air d'harmonica
Invitant tes amis Ă  entrer dans la danse

Parler pour ne rien dire est péché répandu
Aussi nous attachons, ici, sous la coupole
A expliquer le sens des mots qu'on croit perdus
Et que l'on apprend pas aux enfants des Ă©coles

Ayant lu tes propos à l'éloquence fière
Tu n'es pas dans ce cas, c'est un fait avéré
Tes vers sont bienvenus à ma sous-ventrière
Qui aime Ă  distinguer vin de table et Gevrey

L'honneur que tu me fais (sans me faire prier)
Me laisse bien pantois et de pire aphasie
Mais je fais ce pari : tes talents de guerrier
Se traduiront bientôt en fine poésie

D'urgence il faut combler l'abyssale lacune
L'ignorance absolue du monde féminin
Les envoyer en l'air, et ne serait-ce qu'une
Sera à ton programme ; je te tiendrai la main.

Je ne te promets pas cependant le succès
Tu n'iras pas chiper Ă  Rolland la belle Aude
Mais en tendres Ă©bats tu sauras te lancer
Et maintenant buvons, la lutte sera chaude



Antoine 14/9/2017 11:33
A celui qui doute...

Comment peut-on douter, aux lyres de nos mots,
Que l’envie est à l’heur pour que lui seul seconde
Nos élans d’amitié dont l’humeur féconde
Donne bien du tournis aux plus humbles marmots.

Nous ne fûmes jamais véritables jumeaux
Mais nous avons, tous deux, pour attirer le monde
Une sorte d’allant qui veut qu’on se réponde
Sans jamais allumer les moindres chalumeaux.

Savoir bien distiller les grains fins de l’humour
Sans jamais déclamer en jouant du tambour
Mais parlant franchement sans arrière pensée.

On peut douter de tout, y compris de soi-mĂŞme,
Quand on a pour chemin une vie dépensée
A grimer le réel pour montrer son système.



Bruno 14/9/2017 23:02
Ah, tu n'es plus venu...

Repose-toi, l'ami. Va, je ne t'en veux pas.
Au contraire ; ai goûté, plein verre, tes poèmes
Et vais te dire, franc, tout de go, ce que j'aime
C'est quand, parlant des femmes, tu caches ton compas

T'avais déjà connu l'amour à la papa
ça n'avait pas marché, on est bien tous les mêmes
Or, je l'attends bientôt, ta fable, ton poème
Où d'ascension des cœurs tu seras le sherpa

Et, blague dans le coin, on a bien rigolé
A tout billet, réponse était du petit lait
Ou, parfois, l'aiguillon qui vient piquer la verve

Reprenons nos chemins, faisons des vers de fĂŞte.
Un mot pour nos lecteurs, qu'au moins ce sonnet serve
A leur dire merci. Merci amis poètes !



Antoine 15/9/2017 11:19
Savoir lire entre les lignes....

C’est suivant sa nature et surtout son parcours
Qu’on parvient à capter le camouflet message.
En effet, sans Savoir né d’un fervent dressage
Comment bien se livrer aux sibyllins discours ?

L’être pur et sans tâche échappe à tout rebours
Et s’applique, sans cesse, à son subtil tressage
Tissant tout avec soin afin que le brossage
Dans le sens tout inverse Ă©pargne le velours.

Le regard attiré par la rose en beauté
N’avertit point le doigt qu'un dard y sied planté :
Et la suite est connue et le pleur en découle !

Instruit par l’incident le penaud met des gants 
Et s’en va débouter le pigeon qui roucoule
Ne croyant plus du tout aux propos élégants.



Bruno 15/9/2017 11:53
Le poète est si fait...

Le poète est si fait qu'il n'écrit le beau qu'ivre
En ciselant des vers comme on sculptait les guivres
On faisait des serpents, des dragons, des lutins
Et lui, des poésies du Gevrey Chambertin
Descendu jours et nuits. C'est ainsi qu'il sait vivre

S'il se montre Ă  chacun front fier et nez de cuivre
Chacun le reconnaît et tous aiment le suivre
Aux rimes chaloupées des tangos argentins
Le poète est si fait

Une muse attitrée, née d'un climat sans givre
Emplit ses encriers ; leur degré le délivre
On voudrait l'arrĂŞter sur le champ mais... tintin
Sa plume est revĂŞtue d'un pseudo clandestin
Dionysos l'entretient et Bacchus vend ses livres
Le poète est si fait



Antoine 16/9/2017 9:28
Parlons peu, parlons bien...(sans dissonance)

Le timbre de ta voix me devient familier
Vu le nombre de mots que tu dis par millier.
T’écoutant déclamer se régale une foule
Dont le cœur en émoi se repaît et se soule
Des récits savoureux dont tu es parolier.

Et moi, laissant mon toit, je me fais jardinier
Pour soigner quelques fleurs d’un plaisir routinier.
Lors en binant je crois entendre qui déboule
Le timbre de ta voix.

Le port au teint gaillard te rend hospitalier
Et te fait, pour le coup, amène chevalier.
Ainsi toi, plein d’émoi, lorsque vers toi je roule
Tu me prends par la main en lutin qui défoule.
Et c’est là que j’entends s’étaler par palier
Le timbre de ta voix.



Bruno 16/9/2017 11:15
Ah, comme j'aimerais..

Ah, comme j'aimerais me faire celui-lĂ 
Qui allie sa faconde au timbre de sa voix
Mais ici, sous ce toit, tout se passe en sourdine
En notre grand parterre, malheur Ă  qui jardine
On le jette au dico biner les bla bla bla

Je voudrais que tes vers ne tombent pas Ă  plat
Pourquoi pas, dès demain, me rendre en ta villa
Et quitter, de la Seine, la rive citadine
Ah, comme j'aimerais

Tu fais de très beaux vers, c'est ton apostolat
J'essaierais moi aussi, mais en bénévolat
Je te ferais goûter ma tarte à la sardine
Et, fĂŞte du palais, pigeons en crapaudine
Arrosés, un devoir, d'un cru de chasselas
Ah, comme j'aimerais



Antoine 17/9/2017 10:52
Gardons, cher ami, la force de gloser...

L’automne s’en arrive et je sens quelque peine
S’il fallait, maintenant, parler de ma souffrance
Tant mon ciel est formé d’une voûte si pleine.

Or voulant la nommer, si fait de tolérance,
Je ne sais trop quel nom elle devrait porter
Tant mon heur est souillé par tant de doléance.

Et pourtant, dans ce coin, il me faut rapporter
Si c'est amour, folie, orgueil, expérience, 
Et dois te renseigner surtout sans m’emporter.

Je ne sais si la foule accepte l’obédience
Ni si personne au monde en pourrait profiter.
Alors pour te tenir en plus sereine audience 

Dans le chaud de mon âtre où je vais t’inviter
Je veux bien toutefois t'en raconter l'histoire, 
Car à trop retenir je ne sais qu’hésiter.

Maintenant tu souris, moi je hurle victoire
Puisque nous voilà seuls, assis près du foyer
A soigner grâce aux mots cette peine notoire.

Ton talent ne requiert qu’oreille à déployer ;
Prends cette lyre, approche, et laisse ma mémoire 
Exprimer que son spleen est millet Ă  broyer.

Mon cœur saura dès lors, sans fouiller son grimoire,
Au son de tes accords doucement s'Ă©veiller
Puis renaître soudain dans cet humble prétoire.

Lors le site en Ă©moi saura s'Ă©merveiller !

(De Musset les vers 2,5,8,11,14,17,20,23)



Bruno 17/9/2017 10:54
Je n'ai pas eu le temps

Je n'ai pas eu le temps, mon Dieu, quelle agonie !
TĂ´t ce matin j'Ă©tais Ă  la gendarmerie
Dénoncé méchamment pour un triste forfait
Or c'est souvent celui qui le dit qui l'a fait
Ils connaissent, les flics, cette canaillerie

Ils ne vont pas goûter de la bouffonnerie
D'un quidam dont on sait toutes les tromperies
Aussi, pardonne-moi mon absence au buffet
Je n'ai pas eu le temps

Et puis, que l'on m'attende une heure, quai Conti
N'aurait pas d'importance. La vieille académie
Ne nous sert qu’anchoïades et vins contrefaits
Et de même ce soir, au dîner du Préfet
Ah ! De tes crus divins, j'en meure encor d'envie !
Je n'ai pas eu le temps



Bruno 18/9/2017 9:12
Tant souffrance il y eut...

Tant souffrance il y eut, tant la forme renaît
Et je te vois courir au travers les genĂŞts
Musset n'aurait pas fait mieux que toi, je suppose
En vers aussi parfaits que les tiens, sauf en prose
L'aurais-tu provoqué ? Non, tu n'étais pas né

Nous avons tant subi de heurts, en tant d'années
Ils nous ont bousculés, et d'autres, condamnés
Qui reposent lĂ -bas, lĂ  oĂą l'on met sa rose
Tant souffrance il y eut

Mais toi, mon cher ami, c'est par la cheminée
Que partiront tes pleurs. Tout sera terminé
Quand l'âtre, au feu d'hiver, tranquillement propose
De brûler dans le bois les maux, et toute chose
Qui t'agressait le cœur, pire, l'empoisonnait
Tant souffrance il y eut



Antoine 18/9/2017 9:21
J'aime vous lire auprès de l'âtre...

J’aime vous lire auprès de l’âtre,
Lorsque son feu chauffe mon pied,
Moi contemplant ce doux théâtre.

Or, aujourd’hui, ce temps grisâtre
Me pousse vers votre papier :
J’aime vous lire auprès de l’âtre !

Étant de port très opiniâtre
Je prends ce pli pour équipier, 
Moi contemplant ce doux théâtre.

Là, mon habit servant d’emplâtre
Se tient au chaud près du brasier :
J’aime vous lire auprès de l’âtre !

Comment ne pas être folâtre
Lisant vos plis Ă  plein gosier
Moi contemplant ce doux théâtre ?

Votre phrasé jamais douceâtre
Brille toujours à s’extasier.
J’aime vous lire auprès de l’âtre, 
Moi contemplant ce doux théâtre !



Bruno 19/9/2017 0:04
D'un mot sans ambition

Ce mot sans ambition de plume redingote
Veut te convaincre, enfin, que tu es le meilleur
Tes vers ont du succès et toi, Noel, la cote

Allez, ne rougis pas, ne fais pas la chochotte
Fais-moi plaisir Noel, accepte-le dans l'heure
Ce mot sans ambition de plume redingote

D'ailleurs tous ont voté, et même les mascottes
Me l'ont soufflé tout bas, en mots venant du cœur 
« Tes vers ont du succès et toi, Noel, la cote »

Je sais, tu me diras, « mais Bruno tu radotes »
Et non : Tu l'entendras, il n'est que du bonheur
Ce mot sans ambition de plume redingote

Sache-le, moi aussi, je suis fier, je sifflote
Quand, étant ton ami et ton répétiteur
Tes vers ont du succès et toi, Noel, la cote

Mais que se passe-t-il, je l'entends, tu sanglotes
Crocodile dis-moi, mais quoi, te fait-il peur
Ce mot sans ambition de plume redingote
« Tes vers ont du succès et toi, Noel, la cote » ?



Antoine 19/9/2017 14:27
Jouez donc de contrerimes...
(8/6/8/6 ABBA...autant que vous voulez)

Que ne m’a-t-on, las, prévenu
Qu’ici rit qui s’arrime
Laissant les autres en déprime,
En pleur, sans revenu !

Je compte bien vous emboîter
Ce pas frileux mais sage
Qui se présente au seul massage
Évitant de boiter.

Votre pendule en vif galop
Semble perdre la tĂŞte,
Car Ă  tout temps elle fait fĂŞte
Me laissant tout ballot !

Je vois, penaud, de ci de lĂ 
Quelque bonne Ă©crivaine
Qui pourrait ĂŞtre capitaine
Pour nous donner le LA.

HĂ© oui mon cher ! En ce temps froid
On aime avoir bellâtre,
Celui qui sait plaire au théâtre
En jouant fou du Roi.

Faîtes armée de ces gens bons
Ayant pour don la scène.
Et si l’un d’eux était obscène,
Mettez le sur charbons !



Bruno 20/9/2017 10:03
Une belle idée, l'écrivaine !

Une belle idée, l'écrivaine
Elle, c'est sûr, en ces temps froids
Ferait bon capitaine

Elle serait notre marraine
Si elle acceptait cet emploi
Belle idée, l'écrivaine

A mon avis, la belle Hélène
Celle qui vit près du beffroi
Ferait bon capitaine

Pour poser nos vers sur la scène
Sans la crainte de leur renvoi
Belle idée, l'écrivaine

Les mots ont besoin d'oxygène
Elle, aux Ă©crits dignes d'un roi
Ferait bon capitaine

Demande-lui donc qu'elle vienne
N'en serai pas vexé, ma foi
Belle idée, l'écrivaine
Ferait bon capitaine



Antoine 20/9/2017 10:16
Lors je pense Ă  Cyrano...(bon prĂŞteur s'il en fut)
Pour suite à donner...il va de soie...en mots laineux 

Avec ces bons conseils parvenus de Bourgogne
Je me sens plein d’audace en Danton sans vergogne,
Espérant tout de même éviter l’échafaud.
Je préfère, pour l’heur, me porter près du chaud
Près de l’âtre accueillant où vit le feu qui grogne.

Dites moi les amis, mes voisins de Dordogne !
Savez-vous que tout près du pays de Gascogne
Un célèbre bretteur fut bien mieux qu’un manchot
Avec ces bons conseils.

Lui seul savait parler, malgré sa laide trogne,
De son nez sans pareil et de sa forte pogne.
Il savait haranguer les repris de cachots
Et porter grand soutien aux bons cœurs d’artichauts.
Il n’eut, au grand jamais, l’air de l'être qui cogne
Avec ces bons conseils.



Bruno 21/9/2017 9:09
Cyrano ? Un affront...

Ah, sur un tel affront voudrais-tu que je passe ?
Qu'après si vil envoi, mes vers, les amputasse ?
Sans ĂŞtre l'Artaban qui tue puis qui se casse
Suis, sur mes très vieux os, bien solide carcasse.

Ça non, très cher ami (j'aime le dire encor...),
Pour être courroucé, silence serait d'or ?
Tu m'envoies aujourd'hui en trop joli décor
Un poème assassin, comme d'un matador

Ci-devant aucun vers qui ne soit aiguisé
Au fil de cette épée. Elle en a tant croisé
Des tempêtes de mots sous des vents alizés
Qu'à force, il faut bien dire, je m'en suis amusé

Au risque d'un échec en combat de poètes
Je l'ai sur moi, vois-tu, elle est lĂ , elle est prĂŞte.
Je les ferai, ces vers, surtout si tu t'entĂŞtes,
En poèmes mortels, et ce sera ta fête.

La vengeance a ceci qu'elle se garde au froid.
N'aimant pas qu'un ami se prenne pour le roi
A tes gais Dordognais j'imposerai ma loi.
Mais avant cette issue, parlons de bonne foi.

Tu le sais, Cyrano a langue de vipère
Plus tiradeux que lui, en connais-tu sur terre ?
Voudrais-tu l'honorer d'une amitié sincère
Si, dans tout Bergerac, ses frasques exaspèrent ?

Je l'ai vu se servir de caviar, Ă  la louche
Et j'ai ri quand son nez lui obtura la bouche
J'avais pris la photo. (Cette image me touche,
Elle seule vaudrait, en mots, belle escarmouche.)

Ah, un autre détail, ces cadets de Gascogne
Dont tu veux le soutien, toi, Danton sans vergogne
Les vois-tu s'atteler à si dure besogne ?
Ils viendront tous Ă  moi, aux climats de Bourgogne.

Ici les nez sont fiers, ils ont belles couleurs
Ils chantent les printemps et l'été du bonheur
On les confond souvent dans les bouquets de fleurs
Quand il s'agit d'amour et de l'union des cœurs.

Alors, très cher ami (de ces mots ne me lasse)
Bien que je ne sois pas Capitaine Fracasse
Ni l'Aude de Roland, triste, car d'amour lasse
Au combat, de mon vin, je n'en sers qu'une tasse.

Ecoute ce conseil du noble vigneron :
Au matin, première heure, chausse tes éperons
Et viens au Clos Vougeot d'oĂą sonnent les clairons
C'est lĂ , sur nos chevaux, qu'en duel nous...Ă©crirons.

(Surtout ne pas à lire ici une quelconque provocation ou un déni d'amitié...)



Antoine 21/9/2017 20:35
Le combat sanglant se déchaîne...

Mais vain dieu, me faut-il, de ce lieu me tirer
Alors qu'en ce duel on veut tant m’attirer ?
Je veux qu’en la matière on puisse élire un maître
Facile à fréquenter ou bien à reconnaître.

Vigneron téméraire empli d'outrecuidance !
Te voilĂ  bien gaillard Ă  donner importance
A ce bretteur gascon d’un immense renom
Qu’ici devant témoins tu prends pour un démon.

Je suis du PĂ©rigord, en effet, tu le dis
Et pour moi la Dordogne est un doux paradis
Où l’on sait recevoir pour y faire bombance
De cèpe ou truffe noire offerte en abondance. 

Je vois bien ta serpette et ton vieux sécateur
Que tu tiens avec soin tel un grand sénateur
Qui sait toujours si bien saigner l’homme et la vigne 
Sans besoin de pousser au cuveau tout indigne.

Sachant ton fort penchant pour le plat servi froid
J’ai rangé mon réchaud dans un obscur endroit.
Et je mets à l’enchère une poêle sans lustre
Qui fut le bel outil d’un cuistot fort illustre.

Vipère ou bien serpent je ne saurais choisir
Pour parler de Satan qui jouait pour loisir
Avec des démunis qui ne savaient la pomme
Sot objet de pression d’un divin majordome.

Néanmoins je renifle en ton port du mépris
Pour ce fameux rhéteur dont je suis fort épris.
Mais que dire à l’instant de sa si belle verve
Qui provoque en ton être un senti qui t’énerve.

Je te vois détaillant des doux vins de Gascogne
De Manseng fabriqués sans aucune vergogne
Que l’on boit entre amis avec du très bon foie 
Quand le combat des coqs se finit dans la joie.

Pour ton invite franche où l’on doit se combattre
Je m’en vais, de mon bras, retirer ce dur plâtre
Ne voulant nullement t’assommer sans querelle
Sans te mettre Ă  mes pieds pour m'aimer, macarelle !

J’espère en ce combat enfin trouver la place
Que je brigue depuis qu’est ouvert ce palace,
Ce lieu sûr où l’échange est prévu sans grand heurt
OĂą tout bon chroniqueur peut trouver son bonheur.



Bruno 24/9/2017 17:54
Aux plus nobles combats, demain sera la fĂŞte

C'est chaque année pareil : à la fin des vendanges
L'envie d'un vrai combat, tout à coup, me démange.
Olivier d'Hasparren, ami basque et poète,
Avait bien accepté ce duel, pour la fête
OĂą viennent ses amis, supporters de toujours,
Écouter leur champion sur les bords de l'Adour.
J'avais décliné l'offre, elle était trop sujette
Aux excès en tout genre, même si Pampillette
La pure Bayonnaise aux vers vibrant d'Ă©loges
M'avait dit en secret « je serai dans la loge ».

Elle vit Olivier partir, mine penaude
Tandis que moi, Roland, optai pour la belle Aude

Ainsi me suis tourné vers cet ami Lotois
Un poète admiré pour ses propos courtois
Je l'avais rencontré, un soir, au Clos Vougeot
Mais, regrets, il n'y eut, tant nous Ă©tions barjos
De poèmes à ouïr, où le pousse-rapière
Fleurit par trop le nez de tout vrai mousquetaire.
Nous nous Ă©tions promis de faire un autre essai
Pour le plaisir des mots en duels annoncés
A de nouveaux publics en nouvelles arènes
OĂą le vin coule Ă  flot mais aussi les fontaines.

Nous avons convenu de nous rendre lundi
En un lieu fréquenté, si possible en Midi.

J'ai donc fait mes adieux aux Éternels, mes frères,
Les laissant (sans pleurer) fouiller le dictionnaire,
Rassemblé mes écrits, poèmes et romans
(mais non les Ă©rotiques, pourtant aussi charmants),
Attelé mes chevaux aux écuries d'Auxonne
Pour être en ma cité, celle de Carcassonne,
Où m'attendent déjà trompettes et violons.
Lui, mon hôte sera reçu par les clairons.
Ainsi, dès demain soir, débutera la fête
Aux dix mille invités, tous amis des poètes.



Bruno 26/9/2017 17:19
Que la fête commence !

- « L'heur, les dés sont jetés, et que le meilleur gagne !
Ici, dans la Cité, pas de mât de Cocagne ;
Tous les mots sont en vers ; aux fers, maux de l'épée
Au fil bien aiguisé mais sous pavois drapée. » -
Il a dicté la loi, Monseigneur Sénéchal
Assisté, pour nos brets, du premier Maréchal.
La foule, déçue, siffle, et l'écho des murailles
Fait trembler le clocher, vibrer plus d'un vitrail.
De la Bastide, au loin, on entend le bourdon
De Saint-Michel témoin : l’Église aussi répond.

Le voici près de moi, le célèbre bretteur
Que l'on dit fort courtois autant que ferrailleur ?
- « Bonjour et bienvenu très cher ami poète
Suis heureux d'avec toi ce jour d'hui faire fĂŞte.
L'as-tu bien entendu le noble de ces lieux ?
S'il faut gagner le ciel, remettons-nous à Dieu. »
. - « C'est selon : le sais-tu qu'avant moi, Cyrano,
. A la fin de l'envoi, touchait, mais les pianos
. Ne jouaient ni rondeau ni les Indes Galantes
. Au dernier sacrement, en la chapelle ardente »

- « S'il faut gagner le ciel, remettons-nous à Dieu,
Te dis-je encor, l'ami. A toi l'honneur, tu veux ?
J'ai, dedans ma sacoche, pour armes, villanelles,
Des rondeaux Ă  chanter sur quelque ritournelle
Ainsi que les sonnets du vieil ami Chénier
Dont la Terreur, hélas, mit la tête au panier.
Quant à mes compagnons « Tastevins de Bourgogne »
Ils n'ont que des chansons Ă  boire, les ivrognes.
A présent t'écoutons, l'impatience grandit,
Mais entend-la déjà, la foule t'applaudit »...



Antoine 26/9/2017 18:29
Mon automne n'est point monotone....
(de la contrerime en passant)

L’automne arrive et l’été part ;
Alors file la feuille
Vers ce compost, lequel l’accueille
Pour un autre départ.

Elle sera fond de fumier,
Utile et nourrissante
De sa chair toute pourrissante
Servant d’engrais premier.

L’arbre tout nu, soudain plumé
Ressemble alors au chauve
Qui, comme lui, veut qu’on le sauve
D’un port mal costumé.

Demain sans faute et sans grief
J’irai traquer le cèpe
Pour qu’au retour dessus ma crêpe
Il soit goutteux relief.

Tirant de cave un doux canon
Je vous ferai la fĂŞte ;
Car il me faut, en bon prophète,
Doper mon cabanon.

Je vous veux tous, en ce chalet,
Portant joyeux costume.
Chez moi, partage est la coutume
Et j’y suis bon valet.



Bruno 27/9/2017 18:31
Il avait fait erreur

Il avait fait erreur, il s'était trompé d'arme
Et n'était équipé que d'une masse d'arme
N'ayant pas obéi au grand-maître des lieux
Il n'avait, pour finir, qu'Ă  s'en remettre Ă  Dieu
Mais non, il préféra s'effondrer dans les larmes

Et ce fut, tout Ă  coup, un immense vacarme
La tribune Ă©tait folle. Usant de tout mon charme
En m'approchant de lui, je pus lire en ses yeux :
Il avait fait erreur

Pourtant je ne voulus, si tĂ´t, donner l'alarme
Ni le remettre ainsi aux bons soins des gendarmes
Je le connais l'ami, il est superstitieux
Aussi vais l'inviter pour un repas copieux
De foie gras de Gascogne et de jambon de Parme
Il avait fait erreur.



Antoine 28/9/2017 20:12
MĂŞme Fanny il reste Ardent....
Bruno a bruni sous le soleil de Carcassonne
L'Ă©clat de rire ne tue jamais...Nous Ă©tions (Bruno et Moi) Ă  Carcassonne ce week end...

Cité de Carcassonne ! As-tu vu ce combat
Où deux hommes polis que l’on dit sans reproche,
Se sont pris de mordant d’un élan qui rapproche
Croisant leurs fers pointus, mais aimant le débat ?

Nés dans coins éloignés, ils se sont retrouvés
Sans savoir le hasard en aussi bon augure
Mais gardant à l’esprit qu’on les met en pâture
Pour se faire un plaisir de les voir éprouvés.

Les Cathares férus vous diront combien l’heur
Se retrouve au château d’où l’on tire sa flèche
Vers la belle en émoi dont la frêle calèche
Transporte ses Ă©lans sans faiblir de chaleur.

HĂ© bien ! Oui les amis, nous voilĂ  dans le bain
Car ici, sans défi, l’on ne fait plus d’audience
Et le poulailler doit, pour sauver l’obédience,
Haranguer ses deux coqs au profil de bambin.

En fin de ce combat, après maints durs envois
Quand la faune en délire aboya ses requêtes
Le peuple décida pour embellir ses fêtes
De jouer en pétanque encor quelques pourvois.

Taquinant le bouchon qui se veut cochonnet
Mon ami de Bourgogne admit son infortune.
Car hélas pour le bougre une énorme lacune
Le plaça dans la gêne en petit garçonnet.

Alors de son allant pointant le quiproquo
La Bourgogne enflammée envoya sur la cible
Un fessier bien dodu que l’honneur indicible
Doit Ă©touffer ici, sans chigner, illico.

Ainsi battu,""" Fanny""", le combattant défait
Décida de montrer un très bon caractère.
On le vit dans la cour se roulant au parterre
En homme aimant sans fin, """Ardant""" mais stupéfait.



Bruno 29/9/2017 11:43
Mettons la chose au point

Mettons la chose au point : de combat il n'y eut :
Marius, le Phocéen, fût là et l'eusse vu,
C'eut été, sur le champ, la sanction ordinaire
Dont on se régalait, ici, dans les Corbières,
Quand brûlaient aux bûchers Cathares mis à nu

Moi Fanny? Par Bacchus, t'ai-je bien entendu ?
Un juge bourguignon t'eut vite fait pendu !
Que ne te montras-tu très courtois adversaire ?
Mettons la chose au point

Tu as le droit à tout, même au fruit défendu
Mais lĂ , mon cher ami, je reste sur le cul.
Je voudrais oublier cette bien triste affaire :
Avoue, mais à genou, ça je t'en fais prière,
Que masse d'arme et boule avais-tu confondues
Mettons la chose au point



Bruno 30/9/2017 19:10
Un mariage ?

A la pétanque il n'a lancé d'autre défi.
Nippes dépenaillées et visage bouffi,
Dès qu'il se présenta, cette nuit, sur la scène
La foule s'embrasa, jugeant le fait obscène
Mais très vite l'on sut de ces cris les travers
Quand, son claque Ă  la main, il Ă©ructa ces vers
« Vous avez tous raison de rire de mon âge
Or sachez-le, demain, en second mariage,
Et fi du poids des ans et leur vile beauté,
J'épouserai Pampille, ici, en la Cité. »

Je le comprends, l'ami, il est d'Occitanie
Tandis qu'elle, l'Ă©lue, des flancs du Pic d'Anie
Ils sont faits pour s'aimer, demain ne faire qu'un
Tant il y a de jeux qu'il savent en commun,
Et si leur fort penchant pour les joutes verbales,
Piperades de mots que l'on monte en cabales,
N'a rien à envier au Maître André Chénier,
A l'Ă©cluse des vins, ils ne sont pas derniers.
Pourtant, Ă  les savoir en voyage de noces
Je ressens tout-Ă -coup une douleur atroce.

Après quelques écluses, halés sur le canal
Peyrepertuse-Haut, le site médiéval
Deviendrait, pour un temps, le lieu de leur idylle ?
Oh non, pas ce jour d'hui la perdre, la Pampille !
Mais quoi, vais-je engager le combat, tel un coq ?
Avec heaume, pavois et poème en estoc ?
Ou plutôt, dès ce soir, aux danses de sardane
L'inviter comme on fait aux belles catalanes ?
Mais le temps m'est compté, Gros-Jean comme devant
Le serai-je ? Qui sait ? Savoir d'oĂą vient le vent...



Antoine 30/9/2017 22:22
Quand le diacre bénit le fiacre....(d'après les noces selon Keraban)
Suite d'un échange courtois pour parler d'amour courtois 

Que vous me semblez beau, dans cet habit de diacre,
Vous, Noble Bourguignon, qui bénissez mon fiacre
Au moment où j’épouse enfin cette égérie 
Devant ces bonnes gens tous épris d’hystérie.

Le peuple, sans chichi, se plaît aux épousailles
Unissant troubadour, malgré les représailles,
Aux belles du pays qui font de leurs balcons
Des lieux où l’on récite en mots de vrais Gascons.

Je dois vous avouer, en cet intime endroit,
Qu’avant ce grand moment je me dus être droit
Concevant mes discours farcis de politesse
Afin que tout cela soit dit sans petitesse.

De plus, lors d’un grand soir, sous les rayons de lune
Je dus gravir, courant, les pentes de la Rhune
Sans montrer de faiblesse ou de renoncement
A l’effort demandé dopé d'acharnement.

Si j’ai joué franc jeu pour conquérir ce cœur
J’ai toujours eu confiance en mon sort de vainqueur
Tant mes aïeux verbeux m’ont appris la parole
Qui se veut fort diserte et ad hoc pour ce rĂ´le.

A vous lire en délire, en ce lieu sans déclin
Je vous sens plein d’allant et surtout fort enclin
A concevoir ce lien comme une belle idylle
N'exigeant surtout point le doux climat d’une île. 

Si je suis troubadour, vous êtes vert trouvère
Ce qui rend le débat aimable et non sévère.
Car nos mots sont loyaux et proviennent du cœur
Prouvant si besoin est qu’ils sont bien sans rancœur.

Dans le jeu provençal, certes, je vous battis 
A cause de votre heaume Ă©tant comme appentis
Vous empĂŞchant de voir oĂą se trouvait ma boule
Et vous rendant du fait, ma foi, bien trop maboule.

Pour avoir le pardon, ici je vous invite 
A venir Ă  la noce et donc je vous incite
A changer de costume afin de vous montrer
Dans ce rôle inédit qui renonce à contrer.



Bruno 1/10/2017 18:15
Mieux que jeter le gant...

A te voir à genoux et te mettre en prière
Pour demander au Ciel tendres plaisirs sur terre,
Il n'en fallait pas plus, vu ta naïveté,
Je l'ai lu dans ses yeux, la Pampille hésitait
(Mon Dieu j'aimerais mieux m'endormir sous la treille
Que de la voir tenir le loup par les oreilles*)
La dame aux blonds cheveux ne te fait pas crédit
Reste en ta poésie et tiens-le toi pour dit
(Mieux que jeter le gant, j'aurais jeté mon âme)
Laisse brûler mon cœur a sa très haute flamme !

Par mes vers te battrai mais d'abord soyons francs
Aux simples vérités ne faisons pas écran :
Les amours de saison sont comme feuilles mortes
Tombées, carabes y dévorent les cloportes
Ce n'Ă©tait qu'une image, ton printemps reviendra
OĂą de jolies nanas glisseront sous ton drap
Nous savons séparer des souris la Pampille
Elle aussi, distinguer cucubale et myrtille
Le maigre agneau lotois d'un vrai bœuf bourguignon
Et les bretteurs bouffis d'un loyal compagnon.

Un ami, sache-le, Duc de Peyrepertuse
Étant là-haut la nuit, le jour gardien d'écluse
Saurait me prévenir s'il vous voyait passer
En Canal du Midi, tous les deux enlacés
Halés par deux mulets au fond d'une barcasse
Mais je n'ose en parler, la suite est si cocasse !
Des titres de princesse, elle en mérite cent
Et pour son noble cœur, un chevalier pur sang
Écoute maintenant, j'entends une sardane
La Basquaise m'attend, prends une Catalane...

Et plus tard, nous verrons Ă  joindre nos talents
Toi pour la truffe noire et les plaisirs gourmands
Et moi, les oignons blancs pour les Ĺ“ufs en meurette
Ainsi va le plaisir quand on se dit poète
Surtout n'omettons pas les crus de nos terroirs
Accompagnant les vers restés dans nos tiroirs
Et Pampille sera notre invitée d'honneur
Elle dont le sourire, à tous deux, fend le cœur
Et maintenant buvons, la soirée fut torride
Les lèvres asséchées là où l'humour préside



Bruno 3/10/2017 10:33
Tu n'as donc pas compris ?

Tu n'as donc pas compris, m'as tu pris pour un diacre ?
C'est vrai, j'Ă©tais bien lĂ , sans peur, sans simulacre
Pour t'expliquer avec des vers quasi-divins
- Prends ça comme tu veux, même arrosé de vin -
Que je me moque un peu de ta verve et ton fiacre

Va, tu semblais heureux, bien au chaud près de l'âtre
N'allons pas découper tous nos cheveux en quatre
Ton attrait pour la belle, entends-moi, il est vain
Tu n'as donc pas compris ?

Sommes là pour un duel, nous faisons du théâtre
Comment peux-tu rĂŞver qu'en ce lieu l'on te sacre
On ne bénit jamais à coups d'alexandrins
Or j'écris des poèmes et ne suis pas devin
Si tu suis mon conseil tu consultes un psychiatre
Tu n'as donc pas compris ?



Antoine 3/10/2017 12:33
Elégant, il jeta et les gants et le chapeau...chapeau !!!!

Chapeau noir élégant, blouson déboutonné
Te voilĂ  saluant, mais portant goutte au nez !
Il faut dire, à l’encan, qu’à mon chic mariage
Plein de vents de cancan soulevaient ton voilage
Enrhumant ton droit chef, lui si bien couronné.

Tu me vois en bellâtre en train de cheminer
Ne voulant Ă©craser, ni mĂŞme culminer.
Valeureux Bourguignon garde sur ton visage
Chapeau noir élégant !

La rime te contraint quand tu veux dominer
A prendre des travers qui me font fulminer.
Lors pour l’heur, je veux bien essarter ton passage
En livrant, par ce biais, un plus calme message.
Je mettrai, t’imitant, pour ainsi turbiner
Chapeau noir élégant.



Bruno 4/10/2017 10:56
Je suis vraiment déçu.

Je suis vraiment déçu. T'ayant cru bon élève
J'avais formé pour toi un avenir de rêve
Mais bien loin de choisir cette vie de château
Ton ultime projet, c'est porter mon chapeau
J'en ai les larmes yeux tant mon coeur se soulève

Mon chapeau, c'est mon toit, dessous coule ma sève
Mais te voyant jaloux je te la ferai brève
Va, retourne chez toi, redescends des tréteaux
Je suis vraiment déçu.

Ecoute ce conseil : appelle ta relève
Tes bons amis gascons et ceux de Saint-Agrève
J'adore quand ils chantent, tĂŞte nue, sans chapeau
Basses et barytons et les ténors, c'est beau
Quant à ta poésie, dis-moi, où est la fève ?
Je suis vraiment déçu.



Antoine 4/10/2017 18:20
Découpé en rondel puis chanté en villanelle...

Peut-on naître Keuf Bourguignon
Et ne jamais partir en quĂŞte,
Pour assurer Ă  sa conquĂŞte
Le franc succès du maquignon ?

Nous, descendants de Cro-Magnon,
Demandons au nouveau prophète :
Peut-on naître Keuf Bourguignon
Et ne jamais partir en quĂŞte ?

Un employé de Matignon,
Premier ministre en estafette 
Venant, hélas, troubler la fête
Dit en nous crĂŞpant le chignon :
Peut-on naître Keuf Bourguignon ?

**********************

Ne te fie plus à l’apparence
Du vieux chapeau qui sert d’habit,
Car il n’est plus la référence !

Mon vieil ami fait conférence
Et tu jouis de son débit ;
Ne te fie plus à l’apparence !

Le monde est coi sous l’attirance
Mais il n’aura plus de crédit,
Car il n’est plus la référence.

Je te dis donc pour confidence :
Sa loi n’est point nouvel édit;
Ne te fie plus à l’apparence !

PrĂŞcheur en vogue il fait audience,
Mais tout expert du mal en dit,
Car il n’est plus la référence.

Alors mon gars ! Pour l’obédience
Va donc plutôt vers l’inédit !
Ne te fie plus à l’apparence
Car il n’est plus la référence !



Antoine 5/10/2017 8:22
Est-ce de l'art ou du torchon....

Est-ce de l’art ou du torchon
Que nous pensons très folichon ?
Nos mots choisis font tel tapage
Que ce lieu sain lisant la page
Semble bouffer son capuchon.

Tout aphorisme en Ă©motion
Doit accepter forte motion.
Croiser le fer en déballage
Est-ce de l’art ?

Si nous faisions du polochon
Bien plus soyeux que cabochon,
Lors sa douceur qui se propage
Serait plus doux pour l’équipage.
Qui donc dirait, moins pâlichon,
Est-ce de l’art ?



Bruno 5/10/2017 16:36
Oh oui, c'est bien de l'art

Oh oui, c'est bien de l'art mais qui dit art dit son
On chante en poésie comme on lit des chansons
A se faire l'oiseau au frĂŞle et doux ramage
Le poète, ennemi d'assourdissants tapages
Invite au nid serein dont il est le maçon

Quand au soleil d'été il chante la moisson
Et l'automne arrivant, caché dans un buisson
Il soulève les cœurs, fuyant le bavardage
Oh oui, c'est bien de l'art

On aime aussi le voir se faire l'hérisson
Et planter ses piquants pour donner des leçons
Ou, taureau mugissant, dénoncer les carnages 
Vivant de liberté, d'amour et de partage
Il coud des mots en vers comme on coud l'Ă©cusson
Oh oui, c'est bien de l'art



Antoine 6/10/2017 7:24
Le LOT rit Ă  s'esclaffer ...dans ces escarmouches

Ce n’est point le discours que je voulais entendre
Tant mon esprit rageur s’apprêtait à vous tendre
Une toute autre perche où poser votre oiseau 
Quand vous faîtes ici rebelle damoiseau.

Néanmoins ! Sans rancune et aussi sans pétard
Je vous dis par respect : Revenez donc plus tard !
Car j’ai mis sur le feu quelque bonne marmite
Où mijote un bon plat, prévu sans dynamite.

Vous semblez tout ému, démuni de chapeau
Ce qui bronze, du coup, votre si tendre peau.
Laissez moi vous prĂŞter cette petite ombrelle
Qui me vient du cadeau d’une jeune donzelle.

Vous ayant rencontré par le biais de ce site
Je me réjouissais du penser qui m’habite
Et dont je vous révèle un aimable penchant,
Inclination sans fard dont ici je fais chant.

Étant bien trop longtemps resté sur mon perchoir
Je vous vis tout de suite agiter un mouchoir
Pour nous dire, à l’encan, votre charmante envie
D’un allant qui s’en va mais, sous vent, qui dévie.

Si mon sot pseudonyme Ă©tait trop ridicule
Je peux vous avouer mon nom sans particule
Qui m’interdit ici de me dire profane
Quand le monde me voit en amant de Roxane.

Vous mîtes tant d’ardeur à croiser ma rapière
Que le monde en émoi, sans fermer sa paupière,
Applaudit votre cran à m’en rompre les nerfs
Me laissant fort penaud devant tant de bons serfs.

Les troupes de mon lieu, sans effroi, vous saluent
Alors que, par instinct, quand leurs peurs Ă©voluent
Elles laissent mon port s’attaquer au complot
Se disant qu’un battant n’y va pas en sanglot.

Je ne sais si l’endroit vous paraît de travers
Quand, nerveux, vous parlez pour nous dire vos vers.
Car le monde en haleine aime bien quand ça saigne
Quand il voit un grand pair dans son sang qui le baigne.

Jetez enfin l’éponge et prenez donc ma main
Car rien n’est aussi beau qu’un rapport plus humain
Qui prévoit juste prix pour amène attitude.
Croyez m’en, cher Ami, vous aurez gratitude !



Bruno 6/10/2017 16:10
Je t'apprécie serein

Je t'apprécie serein poète baladin
Tant j'aime te savoir cultiver ton jardin
Et préparer pour moi ta recette magique
Qualifiée par tes pairs de plat gastronomique

Je me réjouis déjà d'emprunter au poète
Au nom de Jean Berchoux, en cuisine prophète
« Que je puisse toujours, après avoir dîné
Bénir le cuisinier que le ciel m'a donné »

Et d'ajouter que même bien assaisonné
Ton poème jamais ne vaudra ton dîner
Il nous rendrait jaloux, nous autres de Bourgogne
Qui ne sommes pas tous chavirés de la trogne

Vois-tu, j'ai fait ce choix, ce matin, moi aussi
De ranger mon épée et de rester assis
Ruminant pour plus tard quelque sauce piquante
RĂ©veillant par le sel tes humeurs combattantes

Mais entends-le déjà, dans cette cour où gronde
En tonnerre, bisous, Ă©clats de joie, le monde
Attendant, impatient, la suite de l'union
Qui le soir te lia, sous ma bénédiction.

Or la rue fait courir un bruit par trop fâcheux
Selon lequel l'hymen ne te fit pas heureux
On dit aussi t'avoir aperçu quand tu bandes
Un arc à te garder protégée la Fernande

Mais ne t'inquiète pas, dans l'oasis des filles
La relâcher enfin, la très noble Pampille
Etait inespéré. Pour sa vie de bonheur
Et pour la mienne aussi, je l'Ă©pouse dans l'heure

Je te laisse, en ce jour fĂŞtons la Saint Bruno
Tu peux bien sûr prier ton ami Cyrano
Tout en surveillant bien ta rouge casserole
OĂą mijotent rĂ´tis et bars en farandole



Antoine 7/10/2017 11:29
Sur : « Je t'apprécie serein » (Réponse)
Je suis, en ce jour, au doux pays de Gascogne
OĂą le ciel est si bleu que le soleil y cogne
Donnant à mon teint pâle une belle couleur
Sans le poids Ă©touffant de la forte chaleur.

Je t'Ă©cris d'un ordi que je viens d'emprunter
Ce qui me force hélas à penser à shunter
Les passages diserts étalés en gouaille
Que, jadis, j'envoyai pour semer la pagaille.

Dès lundi, sans défaut, je posterai ma lettre
Dont le verbe assumé te dira de mon être
Qu'en querelle amicale il aime Ă  gamberger
Pour chérir les gens bons que l'on veut asperger.

A bientĂ´t donc
Et bravo pour l'Ă©change qui prend toute autre tournure...il faut bien varier, n'est-ce pas ?



Bruno 7/10/2017 19:42
Tue-moi, vain Dieu, tue-moi !

Tue-moi, vain Dieu, tue-moi, je suis un mec foutu
J'ai beaucoup de chagrins et très peur d'un hiver
OĂą d'encor affronter la vigueur de tes vers
J'ai bien peur, mon ami, d'ĂŞtre encore battu

Grand-père m'appela Keraban le Têtu*
Quand il me vit entrer dans la vie Ă  l'envers
Contestant toute loi, dénonçant ses travers
Et confondant toujours vipères et vertu

C'est vrai, je suis tĂŞtu, et fier, ainsi vĂŞtu
D'avoir avec des mots lancés dans l'univers
Voulu prêcher l'amour et la planète en vert
Erreurs des dirigeants, j'en ai tant combattues

Mais pas celles de femmes, la nuit, si dévêtues
Le jour les Ă©couter et boire dans leur verre
Quand elles disent tout, les mots d'elles, couverts
D'une entrée dans le soir et puis... turlututu

Viens, entrons dans le vif, avons tant débattu
Que n'ai plus, pour dîner, que feuille de laitue
Ton foie gras de canard, barbarie ou colvert
J'adore, et sache aussi qu'aux truffes suis ouvert

Et ce soir n'oublie pas qu'en mots je m'Ă©vertue
A combattre les tiens que je trouve pervers
Ce sont des cris d'oiseaux comme ceux des piverts
Qui font kia-kia-kia-kia, ou Ă  l'envers vois-tu

Alors ne jouons pas le lièvre et la tortue
Tu partirais devant, et moi, baveux, larvaire
Au tout dernier tournant te mettrais Ă  revers
Tel un coureur de fond survenant impromptu

Si tu regardes bien, tu me vois abattu
J'ai trop écrit de sots poèmes, tous en vers
Aux rimes négligées, moitié mises en « vair »
Et le reste bien sûr, tu lis, toutes en « tu »

Tue-moi, vain Dieu, tue-moi, je suis un mec foutu
J'ai beaucoup de chagrins et très peur d'un hiver
OĂą, d'encore affronter la vigueur de tes vers
J'ai bien peur, mon ami, d'ĂŞtre encore battu

Pourtant, sans mon chapeau mais le tien, plus pointu
Tu peux, pour t'amuser, ranger ton révolver
Et pour me taquiner, sans être trop sévère
Les attirer vers moi les filles en tutu



Bruno 8/10/2017 16:14
Ah, si elle savait, la feuille de l'automne

Ah, si elle savait, la feuille de l'automne
Combien la poésie avec elle frissonne
Plumes, de jalousie, s’agitent en sonnets
Colchiques dans les près se couchent, prosternées
Et meurent quand l'éclat de ses couleurs détonne

L'hymne à la joie, le chœur des poètes l'entonne
Et gare Ă  celui qui, de son pied, la chiffonne
Cueillant, de désespoir, même des fleurs fanées
Ah, si elle savait

Et surtout toi l'ami, toi, dont les vers claironnent
T'ayant vu l'Ă©craser, hier, dans Carcassonne
Je me suis dit « bon Dieu », de Cyrano bien né
Il salit ce trésor, serait-ce un pied de nez
Quand elle d'un soulier pour l'hiver se tamponne ?
Ah, si elle savait



Antoine 8/10/2017 20:01
Bel ami, j'aime vos mots passant...

« Bel Ami » sans espoir ! Vos « mots passant » sur l’onde 
Déchirent quelques cœurs, faisant pleurer le monde.
Venez, donc, vous chauffer au plus près de mon âtre
Que je veux, pour vous seul, transformer en théâtre.

Mes personnages sont des figures connues
Qui sont prĂŞtes, sans doute, Ă  vous porter aux nues,
Sans vous déshabiller mais pour tailler bavette
Avec vos meilleurs pairs au soin de ma buvette.

Au devant de la scène un maître dit Molière
Est prêt à vous jouer « malade imaginaire »
Que vous n’eûtes jamais fréquenté d’aussi près,
Alors qu’en ce moment vous visez le cyprès.

Ne vous méprenez plus en lisant tous mes vers !
Des mots fort chaleureux, sans voguer de travers,
Vous disent de mon for les formes les plus belles
Que vos yeux aveuglés trouvent par trop rebelles.

Le plus fort des tĂŞtus qui se veut fort sagace
Est un être engagé qui sait, quand il agace,
Que son entĂŞtement a pour but la vertu
Et non point le faux pas que l’on fait en tutu.

Lorsque pour la posture on me voit en col vert
C’est qu’à votre regard je me veux découvert
En humble troubadour s’appliquant à la rime
Ne cherchant surtout pas de jouer dans la frime.

Pourquoi donc ces relents d’une aigreur maladive
Qui me dit tout pervers sans humeur attractive
Alors que depuis peu je trouve en l’accalmie
Un remède adapté, sans valeur ennemie ?

Passons pour cet excès de fièvre passagère
Que je m’en vais traiter d’une âme ménagère
Avec cette potion ayant bien infusé
Pour qu’elle soit utile en sérum transfusé !

Occire un être humain m’est hélas impossible 
Car j’ai le cœur fragile et ma foi trop sensible.
Ne me faîtes, donc, plus cette supplication
Tant cela me propulse en terne implication.



Antoine 9/10/2017 13:39
La fuite des cas..piteux !!!!

Non je ne suis pas fuyant
Mais simplement en vadrouille
M’appuyant
Sur ma canne pour patrouille !

Ne t’inquiètes plus jamais
De savoir si je panique !
DĂ©sormais
Je vogue seul sans tunique !

Laisse aller ton doux regard
Vers mon horizon mobile
Dont l’égard
Dissout les effets de bile !

Ton penser dubitatif
Qui dépite ma lecture,
Trop actif,
Transformerait ta nature !

Dis toi bien que mon allant
Ne perd jamais la mémoire
Que galant
Il n’émet aucun grimoire 



Bruno 9/10/2017 17:42
De te lire l'ami, jamais je ne me lasse

De te lire l'ami, jamais je ne me lasse
Mais tes mots, ce jour d'hui, me troublent, me tracassent
D'abord, sur Maupassant, « le bel ami », je passe
Pourtant j'avais aimé « Contes de la Bécasse »

Rassure-toi : comment, grand ciel, peux- tu comprendre
Que mes jours par ta main ai voulu les suspendre ?
Un jour où l'autre, oui, serai poussière, ou cendre
Mais pour l'instant « Tout vient à point qui sait attendre »

De plus, rappelle-toi, on me dit Ă©ternel
Et d'ailleurs, connais-tu un poète mortel ?
La Fontaine, Rimbaud, et même toi Noël
Tous, sommes ici-bas et pour toujours, au ciel

Aurais-je soupçonné que ma photo t'agace
Me couvrant d'un chapeau, n'ayant plus de tignasse
On me connaît partout, on me suit à la trace
Et suis bien désolé que ce mal il te fasse

De plus, cet instrument que je porte dehors
Protège les idées que je tiens pour trésors
Chaque mot, pour un vers, vaut plusieurs lingots d'or
Le laisser s'envoler ? Là, oui, je serais mort

Mais ton idée, l'ami, de m'inviter à table
Ne s'envolera pas car je te crois capable
D'y accueillir aussi, et l'auteur de nos fables
Et tant d'autres auteurs aux vers inimitables

Aussi, oui, je viendrai, mais je reste tĂŞtu
D'accord, nous n'aurons pas de filles en tutu
Mais au moins, pour un soir, qu'elles soient court-vĂŞtues
Et toi, pour mon plaisir, mets un chapeau... pointu



Antoine 10/10/2017 8:24 (posté déjà en commentaire le 9/10/2017 20:37)
Adieu l’ami je t’aimais bien
Réponse à : Tue-moi, vain Dieu, tue-moi ! (Prière à Noel-Opan)

Dans les sentiers du cimetière
J’allais fort triste, en gambadant, 
Pensant trouver sans répondant
Cet ĂŞtre cher gisant sous pierre.

L’ayant troué de ma rapière
Sans faire exprès, mais cependant
Avec remord, car paradant
Je lui trouvai belle manière.

Avant sa fin, par amitié
Je lui servis avec pitié
Un compliment pour son allure,

Car il avait fort bel aspect
Grâce au panache en sa voilure 
Que l’on matait avec respect.

On verra pour la suite...?


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J'aime la poésie qui me parle et qui chante

Lire plusieurs de mes livres : récits, roman, polar, essai, poèmes :
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Noel-Opan
Envoyé le :  10/10/2017 20:01
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 9/2/2011
De: dans le Lot Ă  Cahors
Envois: 12481
Re: Echanges poétiques Noel-Opan/Keraban, automne 2017
Se peut-il que nous ayons été aussi bavards...

Mais oui! Il faut tout dire, quand on ne sait rien de l'affaire...

En tout cas, nous avons bien ri dans nos chaumières...merci Bruno

matogrosso
Envoyé le :  16/10/2017 1:12
Plume de platine
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De:
Envois: 6726
Re: Echanges poétiques Noel-Opan/Keraban, automne 2017
oui vous avez été bavards


mais pour notre grand plaisir!!!!


c'est dommage que ce soit mis dans "Ă©changes oasis"!!!


Il sera moins lu!!!!


Bon c'est vrai qu'il ne descend pas si vite au rez de chaussée!!!lol


amitiés


MG


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"il est conseillé de toujours répondre aux imbéciles par le silence"!

Noel-Opan
Envoyé le :  19/10/2017 15:53
Mascotte d'Oasis
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Re: Echanges poétiques Noel-Opan/Keraban, automne 2017
Oh merci à toi veilleur de nuit...on a bien rigolé

Noel-Opan
Envoyé le :  2/11/2017 20:40
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 9/2/2011
De: dans le Lot Ă  Cahors
Envois: 12481
Re: Echanges poétiques Noel-Opan/Keraban, automne 2017
Est-ce le bon endroit Bruno?


keraban
Envoyé le :  2/11/2017 22:00
Mascotte d'Oasis
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De: La Corrèze du sud
Envois: 11073
Re: Echanges poétiques Noel-Opan/Keraban, automne 2017
Je ne sais pas
Si tu as une autre idée, dis-la moi
Ou demander Ă  Eolienne

De mon côté je pourrais ajouter la suite
A plus
Bruno


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cyrael
Envoyé le :  19/12/2017 13:38
Mascotte d'Oasis
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De: ****
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Re: Echanges poétiques Noel-Opan/Keraban, automne 2017

Oh que c'est beau !!!!

Ă  lire,
surtout ne pas se lasser en chemin,....
bien sur, c'est long

mais j'ai essayé de lire* 4 *textes complets

félicitations,

c'est un partage rare, une belle envolée de DEUX plumes
de grand talent

je dois revenir lire , la suite...

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Et surtout toi l'ami, toi, dont les vers claironnent
T'ayant vu l'Ă©craser, hier, dans Carcassonne
Je me suis dit « bon Dieu », de Cyrano bien né
Il salit ce trésor, serait-ce un pied de nez
Quand elle d'un soulier pour l'hiver se tamponne ?
Ah, si elle savait



Antoine 8/10/2017 20:01
Bel ami, j'aime vos mots passant...

« Bel Ami » sans espoir ! Vos « mots passant » sur l’onde
Déchirent quelques cœurs, faisant pleurer le monde.
Venez, donc, vous chauffer au plus près de mon âtre
Que je veux, pour vous seul, transformer en théâtre.

c'est très ....bien écrit !!!!!!!

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