Je vous conte le royaume d'un temps jadis,
D'un roi emprunt de sagesse, de son fils
Il le fit appeler, lui parla ainsi.
Suis mon conseil, tu trouveras la vie...
Ôte tes vêtements, revêt des guenilles,
Ôte tes souliers, va nu-pieds
Monte sur un âne, va aux portes de la ville,
Voit si quelques uns te prennent en pitié...
C'est ainsi qu'en pauvre déguisé,
Le prince se mît à mendier.
Certains riches et fermiers avaient cœur à l'aimer
Certains riches et fermiers avaient cœur à le railler...
Il en fût ainsi jusqu'au jour
Ou, d' une femme, il croisa l'amour.
Elle était faite de beautés, fêtes d'envies
Pour tout homme qui pouvait en payer le prix...
Ils avaient dans leurs yeux la même solitude
Celle qu'ils croisaient tous les soirs,
Celle qui, la nuit, venait par habitude
Leurs rendre visite devant le miroir...
Il vendit son âne, elle son parfum de grand prix.
Il acheta un champ, devint maraîcher...
Avec acharnement travailla jour et nuit
Pour rendre à la belle sa dignité...
Certains de ceux qui la connaissait, l'admirait
Certains de ceux qui la connaissait, le raillait.
Il en fut ainsi pendant des années
Jusqu'à en croire que son père l'eut oublié...
Puis vint une nuit et l'émissaire du roi,
Venant chercher les amants, troublant leur émoi.
Ne sachant si son père envers cette union serait bien pensant,
Se prosternèrent devant le trône, de peur tremblant...
Le roi fit son entrée et releva leurs têtes,
Annonça les noces, prépara grande fête
Furent invités, tous ceux qui avaient su les aimer.
Le roi proclama, voici celui ci est mon fils bien aimé...
Tous reconnurent le petit maraîcher, avec étonnement
Assistèrent aux noces et au couronnement...
Ils reçurent aussi des couronnes d'autorité
Et des provinces du pays pour y régner...
Puis le roi de sa sagesse en révéla le dessin...
Il me fallait, mon fils, te préparer un destin.
Avant de régner, du pauvre, tu devais en connaître les pleurs
Afin que dans le jeu de la vie tu deviennes roi de cœur...
Pour ce qui est de ta belle, elle a trouvé fortune dans tes yeux
Ce qui est bien mieux que l'argent lorsque l'on veut être heureux...
Quant à tes amis, ils le sont d'un homme et non d'un titre,
Voilà ...tout est révélé, c'est ici la fin de mon chapitre...
Ce fut là un temps de justice et de paix
Car sur tout le royaume des hommes de bien régnaient...
Et pour ne pas déroger aux contes d'antan
Le vieux roi fut un heureux papy, bien évidemment...
Kiswij
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La poésie est un art nécessaire à l’âme....