La fatalité aux blancs cheveux...
Une ridule de plus là au coin de l'oeil...
c'est juste un peu de vieillesse ...
qui timidement entre en deuil...
de sa fugace et tendre jeunesse....
Une paupière qui s'affaisse un peu plus..
une cerne comme un petit sac de voyage...
le dessous des yeux qui n'en peut plus..
fatigué par le combat terrible de l'âge...
Cette passante jolie comme une demoiselle...
avec toute l'insolence de ses vingt ans...
je l'envie puis me ravise bien docile...
à quoi bon courir après son jeune temps...
Je ne veux pas mentir à mes yeux...
ce que je vois dans ce miroir est constat...
je m'accable sans déni de cet aveu....
je vieillis et mon image tend vers le bas....
Une ride de plus et toute émue....
le temps cet insaisissable baroudeur..
me vole ce qu'il me reste de vertu ...
mais me laisse ce qu'il me faut de candeur...
Je ne regrette pas mes tendres années...
la cuisse un rien plus ferme, le sein plus heureux..
le ventre encore infertile sans rondeur annoncée..
vieillir est une fatalité aux blancs cheveux....
Je ne rêve pas à cette éternelle jeunesse....
j'aimerais pourvoir faire confidence en un soupir...
je fus jeune et le mal vieillir est une maladresse....
une indiscrétion du temps...un épuisement du désir...
Isabelle le 29 septembre 2017
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