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     Patchwork, suite - Trop belle!
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Expéditeur Conversation
lipe
Envoyé le :  26/9/2017 9:24
Plume d'argent
Inscrit le: 8/4/2010
De: chercheur d'air
Envois: 498
Patchwork, suite - Trop belle!

Alex Shoykhetbrod
Suite du texte "le patchwork"




Trop belle !




Purée, j’ai mon cœur-patchwork tout mouillé ! Comment j’ai pu y faire tomber la pluie à ce point ? Mon beau patchwork avec ses tissus colorés comme des freckles, avec son champ de blé, ses vignes, ses eucalyptus, ses longs cheveux roux, son chapeau, la forêt, la mer, la montagne et même l’univers. Mon si beau patchwork. Tout mouillé !

Il faut vite que je le fasse sécher sinon le lapin à l’intérieur est foutu de se noyer. Il a déjà les oreilles qui trainent par terre… il me fait de la peine.

Sur quoi je pourrais bien étendre le sublime ouvrage ? Tiens, il y a une corde sur cet olivier. C’est une corde à sauter, on dirait. Ça fera l’affaire. Voilà, je la tends bien entre deux oliviers. Ça a l’air solide. Hop ! C’est parti ! Voilà, je commence par les pièces de tissus multicolores. Hop ! Hop ! Sur la corde. J’ai des pinces à linge que je sors de ma poche car ça souffle un peu. Et maintenant, je vais étendre la forêt…

huuum… heuuuu… une petite fille qui courait à perdre haleine vient de s’arrêter juste derrière moi…. Elle tient une peluche dans ses bras qu’on dirait un gremlins. Elle me regarde, essoufflée. Je crois que je lui ai piqué sa corde à sauter. Tant pis ! Si elle moufte, elle se prendra dans les dents un de ces regards noirs qu’elle en ressoudera ses lèvres aussitôt. Hop, je continue. Il n’y a pas de temps à perdre. J’en étais où ? Ah oui la forêt… le houx, l’angélique, les bruyères, les pommes de pin… sur la corde à linge !

Purée, les arbres maintenant. C’est pas facile à soulever un eucalyptus. Allez, hooop ! Mince ! Trop lourd. Et la môme qui commence à ricaner derrière moi « Hihi.. hihi… ». Sa curiosité commence sérieusement à me gonfler. Je recommence, allez, 1…2…3, et hop, les pinces à linge… et voilà ! Ouf !

Et les chênes-lièges, hop ! Les vignes, hop ! Et le champ de blé maintenant. Je vais le mettre à côté, hop, par-dessus ! Impec ! Avec le grenier pour les poèmes, hop ! Et toute la Terra Quente, hop !

Ah oui… et les cheveux roux que j’avais si soigneusement cousus. Les plus beaux cheveux du monde. Tout mouillés. Hop sur la corde à linge. L’eau dégouline tout le long. Quelle horreur ! J’ose même pas imaginer ce que cela va donner au séchage. En tout cas, la petite fille semble l’imaginer. Elle est morte de rire. Hiroshima ? Je n’ai qu’à lui mettre le chapeau dessus. Voilà, ce sera mieux…. Ça fera un champignon atomique.

Ah.... la mer maintenant. C’est un peu stupide de mettre à sécher la mer mais bon…. Et puis hop ! Ce sera rigolo. Comment faire ? Ah oui ! J’attrape deux vagues en plein vol et hop… je balance le tout par-dessus la corde… j’égalise de chaque côté. Parfait.
C’est cool de voir la mer pliée en deux sur une corde. Les poissons en profitent pour la traverser en un seul bond. Au moins, ils sauront si l’eau est mieux salée de l’autre côté. Avec le soleil qui tape sur les vagues… Trop beau ! Et maintenant, la petite fille écarquille les yeux… wow…. On dirait un lémurien. Elle semble émerveillée. Je lui jette un regard du coin de l’œil… l’air de dire « tu ris moins maintenant ».

Et il ne reste plus que l’univers à étendre. Assez fastoche, y a qu’à mettre des pinces à linge partout : à la lune, aux étoiles, aux comètes…, histoire qu’elles ne filent pas partout. Et hop, hop, hop !

Hey, hey, encore une fois, je lui ai mis les yeux tout ronds à la petite. D’ailleurs, on voit les étoiles à travers ses yeux. C’est marrant. Je constate qu’ils sont aussi grands que l’univers. Tout y est entré. Il ne manque pas une étoile. Ni même une goutte de mer ou un épi de blé. Elle a les yeux-patchwork, purée !

Voilà, C’est fini ! Ah non ! Mince, j’ai oublié la montagne ! Le plus difficile. Comment je vais faire pour accrocher une montagne à une corde à sauter. Ah oui, je vais juste la poser dessus en équilibrant bien le poids de la montagne de chaque côté. Allez… je la soulève... grrr …. grrrrrrrr, c’est lourd. Je la pose sur la corde. Purée…. ça va se casser la gueuuuule. Il faut que je trouve le point d’équilibre. Ça n’arrête pas de balancer. Et la môme qui part en fou rire maintenant grrrrrrrr… Je crois que c’est la fumée qui me sort des oreilles qui l’amuse autant.
Ah… voilà, ça tient on dirait. Parfait. Ouuuuuf……

C’est vraiment fini cette fois. Tout mon cœur-patchwork est étendu. Je suis crevé. Et agacé aussi. Elle m’a énervé la mioche. Elle continue de ricaner en plus. « Hihi… hihi… » Elle essaie de me dire un truc mais elle est trop morte de rire. « Monsieur hihi, hihi Monsieur…. »…

« Tu me rends ma corde à sauter maintenant ? »


Et puis hop ! Le gremlins et la fille qui rit… sur la corde à linge !


…. Trop belle !







lipe.
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