Ce seront mes derniers mots. Mes toutes dernières lettres.
Ce soir, je vais céder à mes maux, vivre ce qu'est la fuite de mon être...
Si tu lis cela, c'est que je m'y suis résignée, et qu'inconsciemment, j'attendais ce moment. Oui, si tu frôles les traits hésitants de mon encre noire, c'est que tout est perdu, et que je n'ai d'espoir.
A l'heure où j'écris, elle a déjà tenté d'expier mon mal; à l'heure où j'écris, le vermeil ne devient plus que banal...
Je n'ai pu te dire qu'elles étaient parfois ces ombres qui m'emportaient. Je n'ai pu te l'écrire, même ma plume en tremblait... Et qui saura vraiment ce qu'il s'est passé? Personne, je ne l'ai que trop scellé dans mes pensées. Qui saura ce que j'ai vécu plusieurs fois? Personne, j'ai toujours su le cacher dans ma voix.
Pardonne moi, je ne puis vivre plus longtemps; sais-je combien de fois tu me disais de voir de l'avant...
Pardonne moi, je ne puis respirer cet air souillé; sais-je combien de fois il m'a étouffée...
Oublie moi, oublie mon visage, dis toi que tout n'était que mirage.
Je sens ces engrenages: je suis déjà liée à ces chaînes, perdue au fond de cette cage, troublée dans ces ombres qui me saignent...
S'il te plaît, oublie moi, jusqu'à en perdre chaque son de ma voix.
Sur cette terre, mon sang se sèmera; et cette nuit, promets moi que tu ne me regretteras...
Et peut-être perçois-tu toute ma maladresse, peut-être te diras-tu que c'est faux.
Je sais que tu chercheras à m'appeler, à te rassurer.
Mais c'est parce que je t'aime que je ne sais trouver les mots...
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Vendredi 25 Aout 2017
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