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     Napoleone [Lettre fictive]
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Expéditeur Conversation
celineb
Envoyé le :  11/9/2017 17:22
Plume de platine
Inscrit le: 8/4/2017
De: Hauts-de-France
Envois: 4456
Napoleone [Lettre fictive]
Napoleone, mon cher petit !

C'est Martha, tu sais, la vieille Martha que tu as connue avant de partir pour le régiment, sur le continent, qui tient la plume pour moi.

Je suis bien incapable à présent d'écrire et encore moins de lire. Mes pauvres yeux ont trop d'années derrière eux. C'est pourquoi, avant de partir, mon petit, je voulais te dire ces quelques mots.

Je t'écris depuis ma vieille ferme, il fait presque sombre à présent, le soleil, qui a brillé si fort toute la journée, va bientôt disparaître. Il fait encore très chaud et Martha ne cesse pas de me proposer à boire, elle est bien brave, cette femme.

Oui, la terre est sèche ici, très sèche, caillouteuse, aride, tu t'en souviens bien sûr, tu as grandi chez tes parents, pas loin d'ici. Je me suis demandé si, dans ton île où tu es prisonnier, Sainte-Hélène, je crois, la terre est aussi sèche que dans notre pays.

Les jours doivent être bien longs pour toi, ma lettre va peut-être te distraire un instant. A présent, tu n'as plus une foule de courtisans qui veulent ton argent, ton sourire. Tu es seul, avec ton garde-chiourme.

Moi aussi, je suis seul. Heureusement, la vieille Martha vient parfois faire un peu de ménage, elle s'occupe du chien, aussi. As-tu un chien sur ton île ? Pas sûr, les gardiens n'aiment pas l'affection, ils aiment l'ordre.

Notre île… Oui, elle est belle, celle-ci, pas sûr que ta prison flottante soit aussi belle. Je ne te dis pas ça pour que tu regrettes d’être parti mais enfin, tu te souviens ? Isabella te regardait beaucoup, tu lui plaisais. Vous auriez fait un beau couple tous les deux. Tu aurais travaillé la terre, la vigne a bien produit cette année, ton père est content. Le pauvre, il est bien âgé aussi, mais il tient le coup, comme moi. On est solide, ici, comme notre terre, sèche, mais fière.

Bon enfin, j’arrête de parler de moi, de nous, je voulais seulement te dire que nous ne t’avons pas oublié, et toujours aimé, malgré tes goûts de gloire. Et on t’aime encore, beaucoup. On pense à toi, surtout tes parents, tu pourrais leur envoyer un mot, quand même. Mais c’est peut-être tes gardiens, ils ne veulent pas que tu écrives.

J’espère quand même que ma correspondance te parviendra, je la mets à la diligence demain, pourvu qu’on te laisse la lire ! je t’embrasse bien fort, mon Napoleone, pour moi, tu es toujours le petit garçon que je faisais sauter sur mes genoux, et tu le resteras toujours.

Je t’embrasse bien fort, Martha aussi,

Ton vieil ami Pedrone.

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