Oeuvre de Frans Courtens
LORSQU’EN AUTOMNE L’ASTER REFLEURIT
Lorsqu’en automne l’aster refleurit
Ourlant de mauve pâle son cœur doré
Alors le vent inquiet se lève au loin
Et les arbres fiévreux ploient sous les rafales
Et les nuages fuient tels de furtives fumées
Les feuilles vertes encore frissonnent
Dans la fraîcheur nouvelle
Lorsqu’en automne l’aster refleurit
Ourlant de mauve pâle son cœur doré
Alors les oiseaux commencent
Leurs curieux ralliements
En longues sarabandes
Ils évoquent leur migration prochaine
Et lorsque dans le ciel finalement
Ils déploient leurs bizarres escadres
C’est comme s’ils nous abandonnaient
A quelque lamentable sort
Alors la pluie balaye les chemins du souvenir
Et mon cœur tressaille à la nostalgie du passé
Combien souvent ces feuilles folles
Ne sont-elles pas tombées dans le vent
Combien de fois de fallacieux espoirs
Ne sont-ils pas revenus à nouveau
Dans le miroitement des saisons nouvelles
Et c’est comme si chaque feuille en tombant
Emportait l’un de ces souvenirs
Si nombreux sans cesse fuyant et s’entremêlant
Qu’il est bien évident qu’on ne saurait les retenir
Evident qu’un à un peu à peu ils s’en iront mourir
Dans l’ombre de la mémoire
Tels ces feuilles décomposées dans les sous-bois
Et l’aster violet qui en automne à nouveau ressurgit
Marque le temps qui passe qu’on n’a pu retenir
Signal subtil que quelque chose à nouveau s’est enfui
Pareil à une halte dans le temps
Une balise sur la mer
Hélène De Man
1973
Dépôt Scam
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