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     Vivre peut-ĂŞtre, mais pourquoi grandir ? [Nouvelle]
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Expéditeur Conversation
celineb
Envoyé le :  6/9/2017 18:12
Plume de platine
Inscrit le: 8/4/2017
De: Hauts-de-France
Envois: 4456
Vivre peut-ĂŞtre, mais pourquoi grandir ? [Nouvelle]
Vivre peut-ĂŞtre, mais pourquoi grandir ?

A l’aube de son adolescence, Marie ne voulait plus grandir. Pourtant, la toise était impitoyable. Peu à peu, elle devenait semblable à ces adultes qu’elle ne comprenait guère. Vivre peut-être, mais pourquoi grandir, et comment vieillir ?

Un matin d’automne, elle constata en enfilant son vêtement de pluie qu’il lui faudrait acheter bientôt un nouvel imperméable. Elle avait encore grandi ! Sa taille atteignait à présent celle de sa mère, et elle avait encore deux bonnes années de croissance devant elle. Certes, c’était une bonne chose d’être grand, tous ses camarades étaient de haute taille également, mais cela signifiait surtout, pour elle, que les années passaient et que son enfance s’éloignait inexorablement.

Elle s’assit, désolée, sur son lit. Adieu, les rêves, adieu, les histoires de fées et les peluches, qui sont, c’est bien connu, réservés aux enfants. La vie des grands est bien monotone. Rien ne vient l’égayer, la fantaisie est interdite, le sérieux, obligatoire. Elle voyait l’âge adulte comme une prison dans laquelle elle entrait à reculons.

A ce moment, il lui sembla voir bouger quelque chose sur la table de nuit. Oui, elle ne rêvait pas, son réveil avait changé de place, il s’était rapproché d’elle et semblait l’observer avec de grands yeux qui clignotaient au rythme des secondes.

« Je deviens folle » fut la première phrase qui vint à l’esprit de Marie. Folle, oui, folle à lier, imaginer qu’un réveil vous regarde avec attention, quelle idée ! Mais elle entendit distinctement une petite voix qui prononçait ces mots :

- « Eh bien, Marie ! Pourquoi me regardes-tu ainsi, bouche bée ? Tu ne reconnais pas ton réveille-matin ?

Le ton était moqueur et la voix, amicale. La jeune fille s'étrangla à moitié.

- C'est toi qui parles ? Mais, c'est impossible !
- C'est très possible, la preuve, fit le réveil, péremptoire. Je suis un réveil parlant. Il y a bien des horloges parlantes ! Moi, je suis de sexe masculin, et je parle, je suis un réveil parlant !
- Soit, tu parles, fit Marie, apaisante. Mais pourquoi aujourd'hui, maintenant, m'adresses-tu la parole ? Tu en as eu l'occasion, auparavant !
- En effet, reconnut le réveil. Toutefois, c'est en ce moment que tu as besoin de moi, et pour autre chose que de te signaler qu'il est l'heure de te brosser les dents.
- Que veux-tu dire ? interrogea Marie, incrédule.
- Tu as constaté que tu avais grandi, que tu ne rentrais plus dans ton vêtement de pluie et cela te chagrine au plus haut point.
- C'est exact, mais encore ?

Ce réveil était un vrai petit raisonneur. Impossible de l'emporter dans la discussion avec lui, il était imbattable.

- Je me suis senti obligé de remettre les pendules à l'heure, si l'on peut dire.
- Vraiment ? sourit la jeune fille.
- Parfaitement !
- Explique-moi, alors, reprit Marie.
- VoilĂ  : que vois-tu quand tu regardes mon cadran ?
- Je vois douze subdivisions correspondant aux douze heures de la journée, et alors ?
- En effet, c’est la représentation de toute une journée avec la possibilité de la mesurer.
- Et qu’est-ce que cela est censé m’apprendre ? Je le sais déjà ! rit la jeune fille.
- Dis-moi, Marie, qu’est-ce qu’une journée ?
- Une journée, c’est une succession d’actions bien ordonnées, répondit docilement la jeune fille.
- Exactement ! Et ces actions, qui les choisit ?
- Eh bien, généralement, on décide de son emploi du temps à l’avance : on va travailler, on déjeune, on passe l’après-midi dehors ou dedans et on occupe sa soirée à son idée.
- Tout à fait ! Tu vois donc que la vie, même adulte, n’est en rien imposée. Chaque heure t’appartient. Tu peux en disposer. Cela fait longtemps que l’esclavage a disparu. Et si l’on travaille plutôt que de ne rien faire, c’est qu’on l’a voulu.
- Mais je ne choisis pas de travailler ou non ! J’en ai besoin pour vivre !
- Oui, tu l’as dit, vivre ; vivre ta vie, et non la subir. Prendre ta place dans la société, dans la communauté humaine, avec un métier qui correspondra à tes dons, à toi-même.
- C’est vrai, mon métier, ce sera un peu moi-même.
- Et pour tes loisirs, cela sera la même chose : tu feras ce que tu aimes. Il y aura bien des heures à remplir avec tes passions. N’oublie pas cette leçon de ton réveil : la vie est riche des heures qu’elle contient, à toi de l’utiliser au mieux, de ne pas la gaspiller, d’en être consciente. Allons ! Je crois que tu as compris.

La jeune fille restait pensive, réalisant qu’effectivement, on peut choisir son destin à chaque instant, choisir d’avoir une vie bien remplie ou la laisser en friche.

Elle reposa les yeux sur son réveille-matin. Celui-ci s’était tu, estimant sans doute qu’il avait dit ce qui lui tenait à cœur. Marie esquissa un sourire, elle n’oublierait cette leçon de sagesse, réelle ou imaginaire.

FIN

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