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Expéditeur Conversation
celineb
Envoyé le :  26/8/2017 10:25
Plume de platine
Inscrit le: 8/4/2017
De: Hauts-de-France
Envois: 4456
Tout a commencé... [Nouvelle]
Tout a commencé...

Tout a commencé de façon bien banale, des vacances, un bel été en Normandie, une maison louée pour la saison, et puis... et puis les choses ont évolué rapidement, hélas.

Reprenons l'histoire au commencement. L'année dernière, avec ma compagne Linda, nous avions décidé, pour changer, de passer des vacances tranquilles, à la campagne, après une année épuisante et polluée à Paris.

La maison proposée sur internet paraissait sympathique, d'ailleurs le bailleur était une vieille connaissance de classe préparatoire. Il proposait pour un prix très intéressant une vieille abbaye restaurée, sans moine mais non sans confort, heureusement.

Nous sommes arrivés en début de soirée, après un voyage sans histoire. Le Cotentin n'est pas si éloigné que ça de Paris, après tout, et nous pouvions déjà sentir le bon air. La mi-juillet, par chance, était ensoleillée cette année-là. Notre séjour s'annonçait sous les meilleurs auspices.

Très vite, nous avons déchanté. L’abbaye était belle, c’est vrai, et on ne peut plus authentique, et le jardin qui l’entourait, magnifique. Mais le confort annoncé laissait un peu à désirer. D’inquiétantes fissures couraient le long des murs. Naturellement, les photos de la demeure sur internet n’en comportaient pas. Une fuite d’eau dans la salle de bain nous rappelait en permanence à son bon souvenir…

Mais que faire ? Nous étions un peu fatigués, tout cela n’était pas bien grave et puis demain, il ferait jour ! Un peu de ménage, un peu de cuisine, et hop, direction le lit et une bonne nuit de repos en perspective !

Linda et moi sommes plutôt du matin, nous avions mis le réveil à sept heures. Le lendemain matin, à l’heure dite, j’arrêtai sa sonnerie stridente d’une pichenette. Nous voilà debout, prêts pour le petit déjeuner après notre toilette. Linda alla ouvrir les volets. Le matin devait être splendide dans cette belle région et les rayons du soleil, dorés à souhait.

Le hurlement de ma compagne me fit sursauter :
- « Tom ! Viens vite ! »

Linda était debout devant la fenêtre, je me précipitai vers elle, fou d’inquiétude. Elle regardait dehors, en se tenant la tête. Elle avait l’air d’aller bien, que se passait-il ? Ce n’est qu’après quelques secondes que je réalisai qu’il faisait noir, noir de jais et que Linda contemplait l’ombre profonde, comme moi.

Oui, il faisait nuit dehors, le jour n’était pas levé, loin de là, nulle étoile dans le ciel ne permettait de se repérer. Nous étions face à un mur de ténèbres.

Comment expliquer cela, à près de huit heures du matin, en plein été ? Nous ne rêvions pas, que diable ! Une erreur du réveil ? Peut-être. Je bondis vers la table de nuit. Les aiguilles indiquaient bien huit heures moins vingt-cinq, comme nos montres.

Qu’est-ce qui pouvait expliquer ce prodige ? Linda était affolée, me pressait de questions, saisissant mon bras convulsivement. J’essayai de la calmer, pas très rassuré moi-même. Il y avait quelque chose qui n’allait pas, c’est le moins qu’on puisse dire.

Nous décidâmes de descendre au rez-de-chaussée de la demeure, dans l’ancien réfectoire. Heureusement, la lumière fonctionnait correctement, il n’aurait plus manqué que cela. Marche après marche, nous commençâmes la descente, main dans la main. Nous n’étions pas rassurés. Les fissures, la fuite et maintenant la nuit au lieu du jour, un avant-goût d’apocalypse, nous étions gâtés.

La vieille bâtisse ne comportait que deux étages, les anciennes cellules des moines, nous aurions vite fait. Toutefois, après avoir descendu l’escalier coudé, pendant des minutes interminables, nous n’arrivâmes pas au but. Nous avions beau dévaler les escaliers, de plus en vite d’ailleurs, l’angoisse nous étreignant, il n’y avait rien à faire. Pas de réfectoire. Cet escalier était donc interminable ?

- « Tom, cette maison est hantée, l'escalier n'en finit pas, qu'est-ce qui se passe ? »

Que dire à Linda ? Je n’en savais strictement rien. Il fallait continuer. Au bout d’une bonne demi-heure de descente cauchemardesque, nous finîmes par gagner l’ancien réfectoire.

La salle à manger semblait normale. Les grandes tables de chêne s’alignaient sagement, attendant les convives du petit déjeuner.

Linda s’assit, épuisée, tandis que j’allai vivement vers le hall d’entrée. Il fallait sortir de là. Horreur ! Je ne pus ouvrir cette porte ancienne et vénérable, ornée de clous de cuivre. Elle ne m’avait pourtant posé aucun problème la veille au soir. Elle résista à tous mes efforts, nous étions enfermés.

Enfermés ! Claquemurés dans cette demeure étrange, et cette nuit éternelle qui nous entourait… Mais peut-être faisait-il jour, à présent ? Je me dirigeai vers les volets épais, cerclés de plomb. Impossible de les ouvrir, là encore. Je n’étais pas un gringalet, pourtant, un mètre vingt dix et des poussières…

Par les interstices, dans le bois massif, je pus néanmoins me rendre compte que rien n’avait changé : la nuit qui nous environnait était toujours plus épaisse, une sorte de goudron noir qui collait aux murs.

Linda pleurait, la tête dans ses mains, sur la table du grand réfectoire. Ces émotions l’avaient brisée. Je respirai à fond, essayant de maîtriser cette terreur qui s’insinuait en moi. Mon crâne semblait exploser sous une pression proprement démoniaque. Des forces maléfiques à l’œuvre dans cette abbaye ou seulement le symptôme d’une tension extrême ?

Une idée soudain traversa mon esprit : téléphoner, appeler à l’aide, ne pas rester le jouet des forces du Mal. J’avais déposé mon smartphone lors de notre arrivée dans le hall de la demeure sur une table basse. S’y trouvait-il encore ?

Je le récupérai avec joie, il n’avait pas disparu. D’autres hommes allaient peut-être nous secourir. Je fis rapidement les numéros d’urgence, appelant la police et les pompiers, pour faire bonne mesure. Des voix polies et rassurantes promirent d’envoyer des équipes rapidement.

Je rejoignis Linda dans le réfectoire, essayant de la réconforter, en attendant les secours. La température avait beaucoup baissé, nous étions littéralement transis. Les minutes puis les heures passèrent. Ce n’était pas possible, que se passait-il ? Pourquoi personne ne venait nous sauver ? La tête me tournait, nous n’avions rien mangé depuis la veille. Il semblait à présent que la lumière électrique baissait… Non, nous n’allions pas rester dans le noir !

A ce moment, enfin, nous entendîmes du bruit dans le hall, un groupe d’hommes solides entrait, des pompiers, des policiers. Nous étions sauvés ! Nous bondîmes vers eux, oubliant notre terreur.

« - Vous voilà enfin ! Cela fait des heures que nous vous attendons, dis-je à celui qui me semblait être le responsable.
- Quelle idée ! Vous avez appelé il y a six minutes, montre en main. Que voulez-vous de plus ? Et que se passe-t-il ?
- Capitaine, il fait encore nuit, le jour ne s'est pas levé, la maison est possédée par des forces supérieures, nous ne pouvons plus sortir ni ouvrir les fenêtres, l'escalier est un labyrinthe infini, et la lumière s'éteint peu à peu, murmurai-je faiblement.
- Vous avez perdu la tête ? Il fait grand jour depuis longtemps, nous sommes entrés comme dans du beurre par la porte qui était restée entrouverte. Et on vous trouve tous les deux recroquevillés l'un contre l'autre !
- Mais, capitaine... »

Le militaire se dirigea vers les fenêtres qu'il ouvrit sans effort. Un grand soleil d'été inonda la pièce.

« - Encore des touristes qui lisent trop d'histoires à dormir debout ! Vous avez trop d'imagination. Il ne faut pas louer une demeure ancienne comme ça quand on est aussi impressionnable. Allez donc manger quelque chose, vous êtes tout pâle, le malaise hypoglycémique vous fait dire des sottises. »

Le capitaine et ses hommes tournèrent les talons et nous laissèrent médusés. Nous nous regardâmes, stupéfaits, Linda et moi. Oui, c’est vrai, il faisait jour, les fenêtres s’ouvraient et se fermaient facilement, des chants d’oiseaux parvenaient même jusqu’à nous. J’allai jusqu’à l’escalier, les deux étages de la bâtisse se dessinaient nettement en hauteur. Avions-nous rêvés, était-ce une simple hallucination ?

Nous ne le saurions jamais. Linda voulut partir sur le champ, elle avait eu trop peur dans cette demeure, elle n’y resterait pas une seconde de plus. Après avoir pris un petit-déjeuner qui descendit difficilement, nous prîmes la route du retour. L’abbaye garderait ses secrets. Détestait-elle les touristes ? Voulait-elle préserver la quiétude de ses moines disparus ? Voilà une énigme qui resterait toujours entière.

FIN


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cyrael
Envoyé le :  26/8/2017 10:53
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 30/10/2005
De: ****
Envois: 83222
En ligne
Re: Tout a commencé... [Nouvelle]


nous sommes tenus en haleine
jusqu'au bout de ce récit

il s'en passe des choses bizarres
dans cette abbaye
quel est son nom ?


heureusement, le cauchemar a une fin
le soleil est bien lĂ ,



Le militaire se dirigea vers les fenêtres qu'il ouvrit sans effort. Un grand soleil d'été inonda la pièce.

« - Encore des touristes qui lisent trop d'histoires à dormir debout ! Vous avez trop d'imagination. Il ne faut pas louer une demeure ancienne comme ça quand on est aussi impressionnable. Allez donc manger quelque chose, vous êtes tout pâle, le malaise hypoglycémique vous fait dire des sottises. »

Le capitaine et ses hommes tournèrent les talons et nous laissèrent médusés. Nous nous regardâmes, stupéfaits, Linda et moi.

*

vous avez une plume de talent , de narratrice
on s'y croirait tant, vous savez ĂŞtre persuasive
les mots sont puissants

félicitations


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EVELYNE NADINE maryjo 2O11

Sybilla
Envoyé le :  26/8/2017 23:43
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 93824
Re: Tout a commencé... [Nouvelle]


Bonsoir CĂ©line,

Très belle histoire émouvante !



Bonne soirée !
Mes amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rĂŞve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

celineb
Envoyé le :  27/8/2017 20:23
Plume de platine
Inscrit le: 8/4/2017
De: Hauts-de-France
Envois: 4456
Re: Tout a commencé... [Nouvelle]
Merci Ă  vous deux !

Ravie que vous ayez apprécié cette petite fantaisie.


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