Il y a vingt-cinq ans t’emporta la camarde,
Où que tu sois, si tu peux nous entendre,
Et si, on ne sait où, tu nous regardes,
Toi, qu’on a inhumé ou bien réduit en cendres,
Tu dois te réjouir qu’on ne t’ait oublié,
Toi, qui nous as quittés, peut-être par mégarde,
Tirant ta révérence en plein cœur de l’été*,
Tu nous a dit ‘adieu’, ou peut-être ‘au revoir’.
Sur Radio Nostalgie nous t’écoutons souvent,
Et de tes mélodies nous ne sommes blasés,
Tu es parti trop tôt dans le paradis blanc,
Mais tes claviers n’étaient usés, d’avoir osé.
Daniel, ton ami, est mort dans le désert,
Et dans la fleur de l’âge, sur le Paris-Dakar,
Projeté sur le sol, dans son hélicoptère,
Lui, qui était déjà au sommet de son art.
Et Michel Collucci, l’intrépide motard,
En un éclair fauché, putain, par un camion,
Un jour on doit mourir, on le sait, tôt ou tard,
Mais pourquoi, tout à coup, cette malédiction!
Si on t’organise une vie bien dirigée**,
Résiste et prouve que tu existes,
N’oublie ces mots, jamais, ceux de Michel Berger,
Bats-toi, bats-toi, résiste à ce monde égoïste.
Dumnac
* 2 août 1992 , Ramatuelle
** Extraits de la chanson « Résiste »