La ballade de la veuve pâle...
Dans la grande cité des morts
Où le corbeau cherche pitance,
Parmi séneçons et remords
Les jours se cueillent en silence...
Les cœurs s'effeuillent en cadence,
On perçoit leurs tremblants échos
Quand s'éplore, sans défaillance,
La veuve pâle jusqu'aux os !
Elle cherche encor et encor
En sa mémoire de faïence
Et sur sa lèvre au fin rebord,
Le cher prénom de sa romance...
Mais sa bouche rouge garance
N'en sait plus les doux trémolos ,
Seul un pleur perce de sa lance,
La veuve pâle jusqu'aux os !
Elle arpente les corridors
De la déshumaine souffrance
Qui consume l'âme , le corps,
Et à la beauté fait offense !
Ô Sort, sonne la délivrance
De cette dolente au cœur gros
Qu'avec la mort, tôt elle danse,
La veuve pâle jusqu'aux os !
Ô Sort, fossoyeur d'espérance
Creuse parmi les froids tombeaux
Un berceau pour que s'y balance
La veuve pâle jusqu'aux os !
Mai 2017
-Petite ballade en huitains octosyllabiques, sur 3 rimes (ababbcbc)-