Surtout ne reviens pas, j'ai fermé l'atelier
Le ciel chavire au gris , gravé comme une eau -forte
J'ai lâché mes pinceaux ,mon burin ,mais qu'importe !
Ma main sait de ton corps , le plein , le délié...
Octobre, en taille-douce emplit son encrier,
Dans le creux de mon coeur coule la saison morte.
D'un blanc de plomb l'aurore a cérusé ma porte
Et maquillé mon œil de ses reflets d'acier.
Je ne te peindrai plus, ô gracile modèle !
Mes doigts se sont usés de t'avoir fait si belle,
D'avoir pétri ta chair d'argile et de velours...
Surtout, ne reviens pas, j'ai perdu toute force
Je suis un arbre nu , privé de son écorce
Qui lentement s'abat sous la hache des jours !