Il faut des Alexandre, il faut des Bonaparte,
Ceux qui voient se lever orages désirés*,
Et que ces vieux routiers aux partis ne s’encartent,
Du navire qu’ils sachent à temps se retirer !
Il ne faut plus élire des vieillards cacochymes,
Si le pouvoir rend fou, il serait bien plus sage
D’inviter les anciens vite à tourner la page,
Et tous ceux qui s’acharnent à gravir l’âpre cime.
On a le droit de lire Tintin,
De sept à soixante-dix sept ans ;
Pour avoir un très grand destin,
On n’a besoin de cheveux blancs.
Et lorsqu’on est au bout du banc,
Il faut savoir quitter la table,
Consentir à fermer le ban,
Sans être vieillard vénérable.
Moi, je connais un Président,
Naïf comme un petit enfant,
Beaucoup disent qu’il est débile,
Atteint de démence sénile.
Lorsque l’on a le cœur vaillant,
Ou rongé par la maladie,
Qu’on soit Gandhi ou Kennedy,
Oui, le pouvoir est foudroyant.
Certes, on doit vouloir en découdre,
Il faut faire parler la poudre,
On devient tout, on n’était rien,
Jamais ne s’atténue le feu
De ce halo prométhéen**.
Dumnac
* ‘Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie.’
François René, Vicomte de Châteaubriand
** Emmanuel Macron, en philosophe qu’il est, connaît la sagesse des mythes, conçoit son exercice du pouvoir comme’ jupitérien’