D’île en île le navire avance
les belles saisons s’épuisent
Ecorchés par les rudesses des sentences
nos regards s’éternisent sur les rivages en émoi
En nos routes se ferment les Ă©cluses
sur les yeux qui larmoient
Plus de rires dans les cieux
les mouettes habitent l’ombre
Sur nos visages fissurés les rides
aux flancs escarpés se creusent
se remplissent de décombres
En nos errances tout se noie
dans l’océan aux furieuses ondes
Ă” ami regarde ces Ă©paves des frondes
de nos coeurs laissés sur la berge des lois
Nos corps ne peuvent résister aux ordres
nos devenirs portent la liberté en soi
Fanées toutes ces roses
et les pétales de nos voix
Cris d’alarme limpides
portant le son de bruits froids
des givres mordant nos lèvres
et l’écho lourd des sanglots sur nos voies
Et ces champs de lueurs de toits d’arbres miroités
Fruits rougis nourris de saintes ardeurs
de nos espoirs renfloués
de coulées chaudes de nos sueurs
sur l’enclume du soleil de la vérité
Et ces senteurs d’argile
dans l’orage où la vie piétine
Oubliés ces ruisseaux
aux flots chargeant nos hymnes
sur ces terres en lambeaux
des bruits de haillons que le vent anime
Sont loin ces effluves
Ô ami l’avenir rentre en dissidence
Restent la plume de la résistance
et l’encrier qui toujours font alliance !
rivedusoleil
19/4/2017
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
RĂ©sidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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