UNE NUEE DE CIELS*...
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Il ne faut pas bouger ! Je sens dedans ma tête
Comme des rêves fous, des drôles de frissons.
A peine secoués, dans mes cheveux, volète
Une nuée de ciels, de folies, de chansons...
Je ne dois pas bouger, ce serait bien trop bête,
Puisqu'en ma chevelure s'endort le bruit du vent,
De faire s'envoler les flons flons d'une fête,
Et l'unique serin me sifflant des printemps.
Aux racines s'éclot mon jardin de poète
Sur l'allée argentée, en mèches de cheveux.
Et puis ... il y a toi, dont je garde secrète,
La plus belle pensée. C'est bien ce que tu veux ?
Sous la cendre du temps où rien ne se reflète,
Brillent tous mes soleils aussi blonds que les blés.
Dès lors à chaque épi de rebelles conquêtes
Ma tête se remplit d'idées ébouriffées
Coiffée au vent du soir, lorsque je serai vieille,
Sous mes cheveux de nuit, ajustés dans le cou,
Dormiront mes pensées sur un lit de sommeil,
Une natte tressée fermera le verrou.