Par ce matin ensoleillé tu as embrumé mon coeur
Trop jeune pour comprendre que tu partais
Que ce train t'emmenait loin de mes bras
A huit ans, l'abandon on ne comprend pas
Celui d'une mère encore moins
Ce n'est qu'en voyant le train s'éloigner sans moi que j'ai eu envie de crier
Sans toi j'ai grandi,j'ai appris, je t'ai maudit
Égoïste,ton abandon m'a blessé, m'a marqué
Incompréhensible, injustifiable,inqualifiable,
Tu n'avais que le nom de mère
Je t'en voulais à vie,je t'en veux à mort
Des années avant que tu ne donnes signe de vie
Des années de souffrance, de méfiance, de colère
Des années que l'on ne pourra plus rattraper
Car malgré nos efforts, étrangères nous sommes à jamais
Tu m'as privé du mot maman dont le son me paraissait si doux dans la voix des autres enfants
Absente mais terriblement présente dans mes pensées
Vois-tu maman comme le temps est assassin
A peine le temps de regretter qu'il est déjà trop tard
A peine le temps de se retourner que le train de l'enfance s'en est allé
A peine le temps de comprendre que rien ne pourrait effacer cette trahison
A peine le temps de commencer que c'en fût fini.
----------------
Écrire c'est se découvrir sans avoir froid