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     L'épouse adultère.
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Expéditeur Conversation
LouisSeverac
Envoyé le :  26/3/2017 19:54
Plume de soie
Inscrit le: 21/3/2017
De:
Envois: 158
L'épouse adultère.
Un copain, un équipier de régates apprit que sa femme le trompait. Elle ne l'aime plus me dit-il, alors que lui l'aime toujours. Je lui fais part de ma surprise, l'amour devant par essence être partagé. Comment peut-il l'aimer, si elle ne l'aime pas ? Il peut la désirer sexuellement, il peut souffrir dans son orgueil qu'elle lui préfère un autre, mais il ne saurait l'aimer si elle ne l'aime plus. A la limite, l'amour pourrait s'atténuer et disparaître, laissant alors la place à une amitié qui peut être aussi profonde que l'amour qui l'a précédé. Cependant le copain pense autrement et il veut tuer l'amant. Je lui fais remarquer que c'est sa femme qui est infidèle, et non pas l'amant qui lui, ne trompe personne. Mais je perds ma salive, il a acheté un couteau genre sabre japonais, dont il compte se servir.
Comment le faire renoncer à sa vengeance ?
— Tu as deux enfants, un garçon de 13 ans et une fille de 15 ans environ. Tu imagines les terribles conséquences pour eux, quand tu iras en prison ?
Ma tentative est un échec, je ne peux le convaincre, car je m'adresse à un sourd. J'eus alors recours à un argument ultime, mais que seules les âmes d'exception peuvent comprendre et mettre en œuvre.
— Tu aimes vraiment ta femme comme tu le prétends, et tu ne veux que son bonheur, et tu ne veux que cela ?
— Oui, dit-t-il.
— Avec tout ce que cela peut impliquer ? Tu en acceptes le prix à payer.
— Oui, évidemment
— Alors, fais comme le fit en son temps le mari d'Agrippine, qui par amour pour elle, se suicida afin que sa mort la rendit libre de tout lien conjugal, et qu'elle put ainsi épouser Claude qu'elle convoitait. Il est vrai qu'il était empereur, et qu'elle était plus attirée par le titre d'impératrice, que par l'homme, qui de surcroît était son oncle.
La grandeur d'âme de ce citoyen romain que rapporte Tacite dans les Annales, m'avait subjugué, et m'a amené à me pencher sur la relation de la mort et de l'amour. En ce qui concerne mon ami, il me manqua de réfléchir avant de vouloir lui étaler ma prétendue érudition, mais je ne pensais vraiment pas que ce genre d'argument soit propre à emporter la conviction de ce mari trompé.

Contre toute attente cependant, le copain m'a écouté.
Il a péri deux jours plus tard, pendu à un arbre de son jardin. Je l'ai appris par un ami commun avec qui nous faisions des régates et des croisières ensemble. On l'a retrouvé allongé dans le gazon, car la branche avait cassé sous son poids, mais trop tard sans doute, puisqu'il a eu le temps de mourir. Il a laissé un message, épinglé sur le tronc de l'arbre : « Je t'aime, je te rends donc ta liberté »
Il n'est donc pas allé en prison, et ses enfants ne sont pas agressés à l'école parce que leur père est en tôle. Le garçon peut continuer d'aller au lycée, où il est d'ailleurs très brillant. La fille est promise à un bel avenir, car elle est aussi intelligente que sexy.
La femme je ne sais, je ne l'ai vue que peu. Est-t-elle heureuse avec son amant, je l'imagine, et je l'espère, vu le prix qu'a payé son mari pour assurer son bonheur au détriment du sien, mais je reste inquiet sur l'avenir d'un temple de l'amour construit sur un tombeau.
Tacite et moi sommes les responsables de ce malheur.
Je pourrais prétendre être flatté de me trouver en compagnie du plus grand écrivain de l'antiquité, et espérer voir ma responsabilité en être atténuée d'autant. Mais je ne me retrancherai pas derrière un prétexte qui n'est que littéraire. Je n'ai suscité que du malheur, là où je ne voulais que l'inverse. Et pourtant, si l'amant et la femme adultère s'aiment, n'ai- je pas rendu service à l'amour ?
De là où tu es, Tacite, peut-être le sais-tu, et si tu m'entends :
— Sit tibi terra levis.
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