Le clochard . . .Dans mon prochain recueil Traces Temporelles 7O Pages
Le clochard . . .
J'habite sous les ponts près des quais de la Seine.
Cet étrange miroir que reflète ma peine
Arrache du sang noir à mon coeur alangui
Etancher ce flot boueux où mon corps pourrit !
Aux yeux brumeux du soir, mon âme est suspendue
S'égare ma raison aux chants d'aube éperdue.
Une passante amie éveillera-t-elle mon coeur
Dormant de sommeil lourd sans rêve ni bonheur ?
Dans la sombre prison s'estompe ma mémoire
Vidée de sa substance en une larme noire.
J'ai brisé ma voix aux échos sourds des murs
Me serais-je égaré dans ces dédales obscurs ?
A peine quelques sous en mes poches mitées
Qui pleurent chaque soir deux trois pièces dorées
Pour apaiser la faim qui tenaille mon corps
Comment le dégourdir du froid vif qui l'endort ?
Dans les vapeurs d'alcool, aux vagues des nuées
Mon âme voyage en des sphères étoilées.
Au ciel, j'ai vu danser les rayons du matin.
Mon souffle gourd se berce en leurs langes de satin.
Pascal
Le dimanche 12 mars 2017.