Des distiques inspirants... (Ezehkiel et AnyLord)
AnyLord et moi souhaitons vous faire partager le fruit d'un partage poétique...
Nous avons choisi deux distiques, l'un de Baudelaire, l'autre de Ronsard, puis avons composé deux quatrains chacun pour chaque distique sous la forme de petits poèmes individuels.
Nous nous étions imposé la forme, et il a été intéressant de voir comment nos styles et nos inspirations différaient malgré le thème et les contraintes communes.
Voilà nos productions :)
- Premier distique:
"Esprit vaincu, fourbu ! Pour toi, vieux maraudeur,
L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute." - BaudelaireANYLORDEsprit vaincu, fourbu ! Pour toi vieux maraudeur
Que les ans ont blanchi et tempéré l'ardeur
Las d'avoir butiné et triomphé sans lutte
L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute.
L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute.
Les brûlantes passions ou les harpies hirsutes
Ont épuisé ton cœur. Solitude et rancœur,
Esprit vaincu, fourbu ! Pour toi vieux maraudeur.
EZEHKIELEsprit vaincu, fourbu ! Pour toi, vieux maraudeur,
Que le silence écrase autant que la douleur,
Il pleut quelques rameaux, tu vois, les oiseaux chutent.
L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute.
L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute,
Les jours tombent et la nuit voit fleurir quelque lutte.
La rose fane, hélas, ton cœur saigne et tu pleures,
Esprit vaincu, fourbu ! Pour toi, vieux maraudeur.
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- Second distique:
"La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs,
Rêvant, l'archer aux doigts, dans le calme des fleurs." - MallarméANYLORDLa lune s'attristait. Des séraphins en pleurs
Dans l’éther parfumé des fragrances divines
Évoquaient en secret le lac de Mélusine
Brocéliande si chère à Merlin l'enchanteur.
Comme eux combien d'amants ont gémi à cette heure
Où l'astre roux frileux dans son manteau humide
Vient annoncer l'hiver aux chérubins timides
Rêvant, l'archer aux doigts, dans le calme des fleurs.
EZEHKIELLa lune s'attristait. Des séraphins en pleurs
Noyaient un lourd chagrin en perçant de leurs flèches
L'eau que le feu nourrit et que les larmes sèchent,
L'amour criait, ce soir, de n'avoir plus de cœur.
Les anges aux mille peines abreuvaient la douleur.
Ces chérubins dont l'âme épuisait quelques maux,
Contemplaient l'horizon et crevaient son écho,
Rêvant, l'archer aux doigts, dans le calme des fleurs.
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