Amours enfantines, marques éternelles....
Pouvons-nous réveiller ces amours endormies
Dont la source est ancienne, au sein de notre enfance.
Je devais faire face aux troupes ennemies,
Des groupes de garçons ayant même tendance.
Personne ne savait le texte de nos lois
Qui offrait au vainqueur le statut qui surclasse.
Tout émule en concours camouflant ses émois
Attendait que la cloche active l’interclasse.
Aux beaux jours d’autrefois je vivais sans succès
Tant ma timidité de fort jeune potache
Me poussait beaucoup plus à rêver d’un procès
Que de punir moi-même un rival sans moustache.
Aujourd’hui, plus âgés, vous et moi, pour nos vers,
Chacun seul dans son coin, recherchons une rime
Qui soit perle de mot pour vanter l’univers
Où, du soir au matin, coule un sang qui s’exprime.
Je me livre avec vous à ce nouveau plaisir
D’échanger quelques plis, ici, sur cette toile.
Nous disons nos regrets dans ce plaisant loisir
Mais aussi les remords que l'humeur nous dévoile.
Nous n’irons plus jamais du côté du préau
Encor moins dans la nef de la petite église
Pour nous passer au doigt le marital anneau,
Celui qui dit au monde un heur qu’on formalise.
Je conserve sur moi votre photo jaunie.
Rien ne s’est effacé mais tout en moi résonne :
Le son de votre voix qui fait cérémonie
Et votre rire aigu qui tant de joie me donne.
Au précieux firmament je réserve un endroit
Où nous pourrons garder cette place éternelle
Afin qu’en vous serrant j’acquière enfin le droit
De rester près de vous en forte sentinelle.