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Les arbres dans leur flanc ont des frissons de sève,
L'hiver va sûrement déserter les prairies.
Il restera pourtant ce blanc de féérie,
Sur le névé de glace, tout appelle à la trêve.
Le fond des jours se perd au creuset des ravines.
Si l'aube se déploie sous un bleu larmoyant,
C'est que le temps n'est pas un bout de ce printemps
Que chacun voudrait voir, que parfois l'on devine...
Tout est balbutiements, fait de "si", de "peut être" !
La pelisse du froid s'en vient d'un ton plaintif
Étendre son manteau qui retiendra captif
Le moindre rayon d'or que l'on croyait renaître.
Faible gémissement, le vent gonfle les nues.
L'embonpoint est soudain aussi gris que l'ennui.
La mer a des moutons flottants dans le mépris
D'un océan fougueux, sur la grève, abattus.
Écoutez la clameur qui vient de l'horizon
C'est un vol éperdu fouettant l'air de leurs ailes,
Dans d'immenses rubans, écoutez, ce sont elles !
Les oies au cou tendu sont au-dessus des monts
Tout chargé de froidure, éternuant de brume,
Toussant sur les vallons sa "breumaille" opaque,
Dans sa nuit solitaire en immense bivouac
Tout couvert de gelée, l'hiver cache son rhume.
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas