La ronde des saisons
Printemps
Quand les bourgeons fleurissent et que le ciel de Mai
Se drape de douceur aux doux tons de pastel,
Quand le jardin ressemble à la belle aquarelle
Que le peintre esquisse d’un pinceau inspiré,
Quand les roses exhalent un parfum si suave
Qu’on le croirait jailli d’un proche paradis
Et que les gais oiseaux taisant leurs mélodies
Apportent aux petits qui veulent qu’on les gave,
Tout ce qui peut leur plaire et rassasier leur faim,
Je me plais à penser à un été tout proche,
Sans vestes, sans chemises, sans laines et sans poches
Allant d’un pas léger vers une mer sans fin.
Eté
Quand les rayons pointus, la lumière aveuglante
D’un soleil de plomb blanc qui écrase la terre
Accablent les humains que cela exaspère
Et qu’un mistral furieux fonce comme un mustang,
Quand un ciel agressif fait baisser les paupières,
Quand les volets fermés repoussent la chaleur
Qui s’introduit pourtant comme un grand malfaiteur,
Que les corps ruisselants recherchent un peu d’air
Et que les pins brûlants regorgent de cigales,
Je me plais à penser à l’automne apaisant,
Aux feuilles rousses et or qui vont tourbillonnant
A la brise plus fraîche, au ciel devenu pâle,
Automne
Quand la brume enveloppe les prés et les bois
Que le soleil voilé ressemble à de l’opale,
Quand les rayons ardents sont redevenus pâles
Et qu’insensiblement le jour alors décroît,
Quand la nature entière semble mieux respirer,
Que la touffeur de l’air, enfin a disparu,
Qu’il est bien imprudent de garder les bras nus
Car on risquerait fort alors de s’enrhumer,
Quand la pluie en ondées rafraîchit l’atmosphère….
J’imagine sans peine que l’hiver va venir
Avec ses longs frimas qui vont nous engourdir.
Et son givre blafard recouvrant les parterres,
Hiver
Quand l’ombre des grands arbres n’est qu’un souvenir,
Que leurs branches souffrantes dressent leur détresse,
Vers un ciel qui renvoie une immense tristesse,
Quand la nature semble vouloir nous punir
En effaçant la vie qui hier encore vibrait,
Sous des amas de neige ressemblant au linceul,
Et que les malheureux sont davantage seuls
Désolés et meurtris et pleurant en secret,
Quand dans nos lits douillets nos corps pelotonnés
Voudraient se réchauffer et songent au beau temps….
Je me plais à penser au merveilleux Printemps
Qui par un beau miracle nous sera redonné.
Ainsi vont les saisons toujours recommencées,
L’une préparant l’autre en un cycle parfait
Se délogeant alors pour mieux échafauder
L’innombrable cortège de toutes nos années.
Jeannine
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