C’était une nuit comme les autres
Une larme avait coulée
La lune s’était offerte fluette
Les étoiles se firent muettes
La nuit se faisait bleutée comme pour rendre jalouse la plus belle des pierres turquoise
La terre se feint de ne plus être amoureuse d’elle, elle son amante, son ombre chinoise
Il y eut d’abord l’obscurité, et le chant naissant et furtif d’une fauvette
Il y eut par la suite un renard, puis le regard d’un chevreuil a la sauvette
La nuit allait se terminer, et une larme de pluie vint se poser sur une feuille
Laissant le jour naissant ensevelir cette obscurité, l’enterrant comme deuil
Et une larme, une goutte sur une jeune pousse
Une vie naissante.
C’était une fin de nuit comme les autres
Une larme allait couler
La lune s’était offerte rougeâtre
Les étoiles se firent bleuâtres
Puis vint l’aurore qui éclata d’un rouge pourpre que les joues des anges affichent en souriant
La délicatesse d’une rose qui venait exhiber son rouge flamboyant au soleil a peine brillant
Il y eut ensuite le combat d’un bleu azur et d’un timide orangé qui voulait s’imposer
Il y eut par la suite le dernier regard d’un vieil homme qui sur la vallée allait se poser
Un regard des plus perçants, du bleu du plus bleu que le ciel n’ait jamais offert
Du bleu le plus bleu que le ciel n’avait jamais offert
Du bleu le plus bleu que le ciel n'est jamais offert !
Le jour dans les collines s’éleva vers ce qui allait devenir son zénith
Laissant la nom du vieil homme pour l’éternité sur une pierre de granite
Et une larme coula, une goutte sur la joue d’un fils
Une vie fuyante.
C’était une fin de matinée comme les autres
Une larme allait couler
Le soleil s’était offert offusqué
Les nuages se firent brusqués
Puis se fit l’après midi, le vent rageur et sa folie furieuse qui amenèrent les nuages noirs et ténébreux comme les vols de mille harpies
Ces vents vociférant qui dévorèrent et emportèrent les pâles rayons du soleil au plus haut et qui déchiquetèrent le ciel en une vile charpie
Il y eut ensuite les éclairs intensément blancs, féroces qui s’abattirent et s’échouèrent sur le vieil arbre tel le dernier psaume, la page dernière posthume
Il y eut par la suite cette écume de pétale blancs, virevoltants, meurtris qui vinrent s’échouer sur le vieux cèdre comme une sirène, comme l’ultime écume
La soirée s’installa dans la vallée et le silence ce fit, mort
Laissant la nature s’incliner sous ces tumultueux accords
Et une larme coula, une goutte sur une branche
Une vie renaissante.
C’était une fin de journée comme les autres, ou presque
Des larmes allaient couler
Le soleil s’était juste couché
Les nuages s’étaient cachés
Puis se fit un cri, un cri qui annonçait l’arrivée d’une petite chose de quelques kilos et quelque gramme, pas plus grand que deux mains d’adultes
Il y eut ensuite les sourires de deux parents et le regard bleu perçant de ce bébé naissant qui allait bientôt s’endormir loin de ce violent tumulte
Il y eut ensuite la nuit qui vint se poser, la lune se fit rosée, les étoiles se mirent à danser et on vit même Pierrot sur lune faire de la balançoire pendant une minute
Au dessus d’un berceau dans la nuit, un ange vint voir un bébé , lui posa l’index sur les lèvres et lui susurra : Chut !
Un bébé aux yeux du plus du plus bleu que le ciel n’est jamais offert
Du bleu le plus bleu que le ciel n’avait jamais offert !
Du bleu le plus bleu que le ciel n'est jamais offert !
Et lui dit : Chut !
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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann