C'est en riant que j'ai commencé à pleurer;
Même cet éclat de rire tout à fait nerveux
Ne te cachait que trop bien toutes ces pensées...
Non, ce qui t'avait effrayé, c'était mes yeux.
Ce regard vide quand je contemplais les rails,
L'impassibilité du bleu devenu gris;
Le Temps se voulait ériger cette muraille
Qui m'éloigne encore de ce que je chéris...
C'est en tremblant que je commence à paniquer;
De longs, affreux frissons me parcouraient le dos
Tandis que je ne voulais que m'en échapper,
Tandis que l'Ombre m'enlaçait de son étau...
Moi qui ne veux que ta tendresse, non la Mort,
Sais-je pourquoi j'ai pu céder à la Folie
De m'imaginer la fin de ce triste sort?
Vois, je ne reste aujourd'hui qu'un être incompris.
C'est en me taisant que je commence à hurler;
Parce qu'il est vrai que je n'ai su que me taire
Lorsque je devais me laisser aller, crier,
Expier les doutes et les tourments; mon Enfer.
Maintenant je ne sais que maudire et haïr
En silence. Mais traitresse est la gestuelle
Qui n'exprime que trop ce que l'on ne veut dire,
Et sait dessiner un rejet perpétuel...
En sombrant je commencerais à espérer
Que le Futur voudra bien m'offrir une étreinte;
Celle que les Anges ne savent qu'esquisser
Même si mon Âme demeure encore éteinte.
En pleurant je commencerais à te sourire,
Et doucement, pas à pas penchera mon cœur...
Peut-être même pourrais-je à nouveau en rire
Comme jadis j'avais oublié mes peurs...
10.02.17
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