Quand peine le temps...
Combien sont les esprits qui paraissent sans fard
Décrivant de leurs mots le monde sans brouillard,
Tant leur choix de vocable admet la sémantique
Comme sein nourricier au berceau fort antique ?
Ne laissez plus jamais place à l’imprécision
Qui permet que le doute ait toujours sa raison
Alors que le récit promeut sa mine obscure
Tandis qu’en votre for l’idée était si pure.
Fouillez les plis anciens, de fond mélodieux,
Qui ont bercé nos cœurs sans mots insidieux
Puis relisez encor cette fameuse presse
Qui gardera toujours cette subtile adresse.
Notre école aujourd’hui se dit prête à céder
A la mode sans loi sachant mieux procéder.
On permet l’orthographe encline à faire faute
Et on prend l’air hautain quand le maître sursaute.
Prenez donc de la peine à revoir vos livrets
Et passez quelques temps pour n’être plus pauvrets.
Ceci n’est point grief et surtout pas oukase
Qui voudrait tout trier pour répartir en case.
Si l’ambiance vous dit le temps fort orageux
Baissez de votre voix le ton trop courageux
Fondez votre brocard sur le mode subtile
Et dites pour réponse une réplique utile.
Combien sont les peinés qui pleurent le vieux temps
Chantant « Ah ça ira » en sentant le printemps
Qui vient semer l’espoir lorsque la fleur parfume
L’air frais qui se réchauffe et chasse le gros rhume.