Au temps où je t’ai rencontré,
J’étais tout seul, j’étais loubard.
Je trainais trop sur les trottoirs,
Un peu blasé, un peu pommé.
Sans guide à qui me confier
Un bateau ivre, sans but, sans barre,
A l’horizon, rien, aucun phare,
Pas de futur, pas de passé.
Des amourettes pour l’oreiller,
Des matins gris, couleur brouillard,
Des cheveux longs, un blouson noir,
Sans but réel à partager.
Cherchant à plaire par fierté,
Trente ans bientôt, il se fait tard
Abandonné sur quai de gare
Un beau matin le cœur fêlé.
Amour perdu par légèreté,
Souvent au lit, souvent au bar,
Copains d’abord, copains à boire,
S’en fout la vie, ciel bouché.
Un avenir non convoité,
Que l’hiver semblait vouloir,
Un coup de sort venu un soir,
L’avais-je alors bien mérité ?
Le bonheur cet étranger
Auquel je ne voulais croire,
Par volonté ou par hasard,
Est venu alors s’installer.
Un ange blond aux yeux perlés
Une route bleue toute tracée
Deux fruits d’amour venus combler
Chaque jour sans rien oublier.
Les jours de pluie, les jours d’orage,
Sources de force de cette union.
Les soleils clairs, les ciels profonds,
Forces aussi de nos partages.
Sereins, confiants du lendemain,
Nous marchons la main dans la main.