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Expéditeur Conversation
pierwatteble
Envoyé le :  13/12/2016 17:53
Plume de platine
Inscrit le: 3/11/2007
De: 73410 LA BIOLLE
Envois: 2041
Ma belle, ma bien-aimée, mon adorée.
Ma belle, ma bien-aimée, mon adorée.
Noël revient avec sa crèche, ses santons, ses cantiques et autres comptines.
J'aimais faire les magasins en ta compagnie pour les cadeaux et autres gourmandises fines.
Le ciel t'avait créée pour mon bonheur, aujourd'hui il t'a reprise. J'ai beaucoup de mal à lui pardonner. Je n'ai pas fait de sapin, je suis seul, à quoi bon ! Je vois la mine réjouie des familles heureuses préparant le réveillon malgré la morosité ambiante en cette période de crise. Mais qu'est-ce que signifie « crise » quand on a une main à tenir qui nous réchauffe le cœur. Si tu pouvais être présente, nous nous satisferions de peu, n'est-ce pas ? Pour autant, j'espère que tu as trouvé ce paradis, ce repos, auquel chacun se réfère même s'il est incroyant.Suffit-il qu'on le veuille de toutes ses forces pour que la magie s'opère ? Que quelqu'un t'y retienne pour que tu ne sois jamais livrée au néant ? Alors je continue à te parler le cœur rempli d'amour, l'âme douloureuse, le pas fatigué.
Jouons le jeu ma belle, ma bien-aimée, mon adorée. Viens, je te prends par main et nous allons à l'hypermarché parcourir les rayons, nous émerveiller ; la mienne retrouve la chaleur d'une exquise fusion inestimable. Autour de nous les gens s'étonnent de mes monologues ; ils secouent la tête, haussent les épaules, mais moi je me sens bien : tu es là et c'est l'essentiel. Je passe rapidement devant
le rayon chocolaterie- pâtisserie, ces friandises trop sucrées te sont interdites...nous sont déconseillées...non, nous ne retournons pas en arrière. Prudence ou sagesse ? Nous choisissons d'en rire. Tu es toujours si belle, laisse-moi te serrer dans mes bras. Tu ne réponds pas, où es-tu donc passée ? Les larmes me viennent, je me détourne, je ne veux pas faire pitié. Je sors précipitamment. Le vent me saisit au visage, je serre les dents, je m'engouffre dans mon automobile et je fuis...
Je fuis ailleurs. Ailleurs où je te retrouverai encore : l'absence se doit être éprouvée comme on le fait sur une dent douloureuse.J'ai mal. Alors tu n'es pas loin.
Rentrés chez nous, tu sais chez moi...maintenant, j'ouvre le fichier images pour remonter un peu le temps jusques aux saisons joyeuses d'antan. Noël des jours heureux. Une photo m'émeut plus que les autres : tu l'avais prise dans la jardinerie décorée pour les fêtes. Il y avait un traîneau glissant sur la neige emportant ce bon vieux père à barbe grise et qui traversait la féerie d'une clairière d'un blanc laiteux en compagnie d'un petit faon étrangement de la même couleur. Des cristaux de givre brillaient l'excellence sur quelques végétaux superbement disposés. Nous étions restés longtemps devant cette création lumineuse, émerveillés tels de grands enfants. J'ai pris beaucoup de temps à me souvenir jusqu'à fermer mes yeux fatigués. Puis j'ai coupé la connexion.
Finalement, j'essaie surtout de tuer le temps. Traîne-savates, je vais ici et là, sans but précis, de la cuisine où la soupe cuit doucement jusqu'au salon où, sans grande conviction, je passe un chiffon pour faire la poussière. Comme tu le faisais jadis, et je suis ta main. C'est fou comme l'absence peut vous faire délirer. J'aime t'imaginer remplissant ce vide, je te maintiens en cette rémanence étrange, pour moi essentielle.
IL faut que je te dise, ce soir c'est noël ! Repose-toi bien nous allons sortir tard pour la messe de minuit et , émue, tu pleureras doucement quand tu entendras chanter : « les anges dans nos campagnes, il est né le divin enfant, Minuit chrétien ». Tu ne crois pas, mais c'est vrai, ça fait quand même du bien !
Il va être minuit. Sur le chemin de la crèche je vais le cœur léger : cette insouciance de l'enfance dont le froid a vite raison. Je te crois à mes côtés sur ce chemin chaque année emprunté. L'illusion ne fait jamais long feu : mes doigts sont engourdis, mes mains vides et quand je me projette en arrière, il n'y a plus que ma trace. Alors je fais demi-tour , je reviens sur mes pas : j'ai dû t'oublier quelque part au rayon pâtisserie-chocolaterie...Le ciel est sans nuage, seule une traîne de deuil étoilée
dans un espace immense qui conçoit toutes le solitudes. Les anges ne chantent pas. Ma vue se brouille sur cette voie lactée où tu dois reposer, peut-être. Je ne suis sûr de rien.
Dans l'air flotte un air de bois brûlé, j'ai atteint notre demeure. Je tourne la clé qui actionne le pêne,
je pousse la porte. Voilà, nous sommes chez nous. J'avance dans l'ombre jusques à la cheminée où se consume une bûche habitée par un voile bleu oranger. Et je songe à toi, ma belle, ma bien-aimée, mon adorée.
Soudain la pièce s'éclaire. Étonné par cette intrusion, je me retourne vivement. Et qui vois-je ? Ma belle, ma bien-aimée, mon adorée...Oui, toi, plus belle que jamais, assise à la table sur laquelle couverts et bougies sont disposés. Tu es là, tranquille, respirant le parfum discret d'un bouquet de roses de noël. Je te dis,viens...mais aucun son sort de ma bouche. Je t'ai rêvée. « Ma belle, ma bien-aimée, mon adorée. »
Pierre WATTEBLED- le 13 décembre 2016.


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