A un poète inconnu ...
Hommage à un poète de mon village :
Extrait :
*** Je ne sais, en tout cas, Alpilles mes amours,
Qui n’avez que charmé le ciel de ma jeunesse,
Daignez en souvenir, au seuil de sa vieillesse,
Reconnaître un ami qui vous aime toujours,
Et qui désire ainsi, sans gloire ni richesse,
Vivre en vous contemplant jusqu’à son dernier jour.
Et quand viendra plus tard cette heure fatidique
Que le ciel a gravé au chevet du berceau
Dans lequel je suis né, retenez ma supplique :
« un asile à vos pieds, propice à mon tombeau »
- L.F. BLANC-
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À lui :
Poète, vos écrits s’inscrivent simplement
Sur les frontons bénis où s’infiltre le vent
Sur la roche éclatée parcourue de frissons
Quand l’ ode à vos Alpilles est clémente chanson.
Ces lieux que vous aimiez s’enlisent de passions
Dans les « fleurs et les fruits de vos quatre saisons »*
Et dans ce bel écrit, n’est-il mille raisons
De retrouver l’amour en sa calme immersion.
Dans tous ces lieux de mots que votre plume guide
J‘ai recherché vos pas dans la lumière avide
Afin d’écrire encor sur les mêmes émois
Pour découvrir enfin, ceux qui vivent en moi.
Les BAUX sur leur rocher m’ont déjà déclaré
Qu’un frisson de plaisir les avait effleurés
Lorsque votre regard comme un soleil d’été
Les avait enrobés de sa chaude clarté …
Cette roche sacrée qui a beaucoup souffert,
Où l’humble paysan, n’en vit plus qu’un désert
Quand vint de toute part tous ces vols de corbeaux
Et qu’il dut partir loin … pour en fuir ce tombeau.
Extrait de son recueil !
**« Lors, au petit clocher de l’antique village
Sa cloche n’émit plus qu’un son, tel une voix
Aussi triste qu’un glas, mais pur comme un hommage
« L’âme des Baux mourait pour la première fois ! » - L.F.BLANC-
Pour lui :
Toute l’indifférence que ce Monde appréhende
S’est écrite à la pierre où fleurit la lavande,
Car au pied de la grotte où pleure le passé
La dalle se souvient de mots bouleversés.
A jamais restera dans la belle clairière
Votre enfance passée dans une humble chaumière
Qui a bercé les jours de vos jeunes années
Et l’âme ... de vos mots , toujours enluminée .
Sur le vieux tabouret, devant un feu de bois
Écoutez-vous encore… « il était une fois »
L’histoire que contait votre aïeule grand-mère
Penchée sur le berceau, pleurant larmes amères
Qui perdit tour à tour, ses enfants, son mari
Et qui se raccrocha … ainsi … à votre vie !
À vos poèmes lus, vous demandiez je crois,
De voir un chrysanthème … fleurir à votre endroit
Sur ce linceul de pierre, où votre nom repose
En corbeille de mots, voilà je le dépose.
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Chandy 20/O9/2006
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« La poésie - par des voies inégales et feutrées - nous mène vers la pointe du jour au pays de la première fois. »
de Andrée Chedid