UN CIEL DE NYMPHEAS...
Entre les pins tremblants, l'azur se met au vert,
Pose des bouts de bleu sur les branches dortoir.
Quelques taches de ciel derrière un port d'hiver
Animent les ramures, lourdes de désespoir.
C'est d'un triste regard empreint de gratitude,
Que l'on perçoit au loin leurs silhouettes noires,
Revêtues de courage et de fausse quiétude,
Telle une armée figée au seuil d'une victoire.
Soldats de la forêt, aussi droits qu'un destin,
Chapeautés d'agonie d'une fin en soufroir.
Le vent arque bouté dans son souffle assassin
Enflamme de terreur un ciel expiatoire.
Sur les faîtes casqués s'apprêtant au combat,
Aiguilles en débandade, ferveur invocatoire,
Sous les nues déployées, j'entends sonner le glas...
Lors rien ne bouge en bas, signe prémonitoire.
Et, comme un pan de mur tombant avec fracas,
Le ciel est déchiré laissant voir un miroir,
Un lac où flotteraient d'immenses nymphéas...
Il pleuvait ce matin un automne illusoire...
----------------
Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas